Naître et grandir en ville augmente de 29 % les risques de souffrir d'anxiété, de 39 % de troubles de l'humeur et du double de schizophrénie, ont déjà indiqué des études. Une nouvelle étude internationale (1), publiée dans la revue Nature, décrit un processus biologique en cause dans cette association.

Florian Lederbogen de l'Université Heidelberg (Allemagne) et Jean Pruessner de l'Université McGill (Canada) ont, avec leurs collègues, utilisé l'imagerie par résonance magnétique pour observer, dans trois d'expériences, l'activité du cerveau chez 159 volontaires en santé provenant de zones urbaines et rurales.

Ils ont constaté que grandir en ville et demeurer en ville ont des répercussions dissociables sur les réactions au stress social. La vie actuelle en ville était associée à une activité accrue de l'amygdale (région jouant un rôle dans la régulation des émotions et des humeurs) tandis qu'avoir grandi en milieu urbain affectait le cortex cingulaire antérieur (région clé pour la régulation de l'activité de l'amygdale, des affects négatifs et du stress).

Ces résultats étaient spécifiques: aucune autre structure cérébrale était touchée et aucun effet d'urbanicité n'était constaté pendant des expériences invoquant le traitement cognitif sans stress.

« D'après ces observations, on voit que différentes régions cérébrales sont sensibles à l'expérience urbaine à diverses périodes de la vie », commente Jean Pruessner. Les futures études devront clarifier le lien entre la psychopathologie et l'état affectif chez les personnes qui souffrent de troubles mentaux. Ces découvertes nous aident à comprendre les risques que l'environnement urbain fait courir quant aux troubles mentaux et à la santé en général. »

(1) Financée par le Septième programme-cadre de la Communauté européenne, la German Research Foundation, et le ministère fédéral de l'Éducation et de la recherche de l'Allemagne.

Psychomédia avec source: Nature.
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