Afin d'éviter les méfaits du sucre sur la santé et contrôler leur poids, plusieurs se tournent vers des produits light qui contiennent des édulcorants comme l'aspartame, le sucralose et l'acésulfame-K.
Mais des études ont montré des liens entre leur consommation et divers risques accrus pour la santé.
Une nouvelle étude française, publiée en septembre 2022 dans le British Medical Journal, montre que les édulcorants sont liés à un risque accru de maladies cardiovasculaires.
Dans une étude précédente, les chercheurs de Sorbonne Paris Nord et d’Université Paris Cité (Inserm, Inrae) avaient déjà observé une association entre les édulcorants et un risque accru de cancer chez les participants à l’étude française NutriNet-Santé.
Dans la présente, ils ont analysé les données de 103 388 personnes participant à cette cohorte, qui ont été suivies de 2009 à 2021, pour examiner les associations avec le risque de maladies cardiovasculaires.
Au cours des neuf années de suivi, les plus grands consommateurs d’édulcorants avaient, toutes autres choses étant égales, un risque accru d'environ 10 % de maladies cardiovasculaires et de 18 % de maladies cérébrovasculaires (AVC) comparativement aux moins grands consommateurs.
L’aspartame était plus étroitement associé au risque de maladies cérébrovasculaires (+ 17 %) et l’acésulfame-K et le sucralose au risque de maladies coronariennes (+ 40 % et + 31 %).
« Le risque pourrait être sous-estimé
», écrivent les auteurs, car les participants consommaient en moyenne trois fois moins d'édulcorants que la population générale en France !
Une des hypothèses explicatives envisagées est « l'interaction des édulcorants artificiels avec les récepteurs de goût sucré situés dans les intestins
», écrivent les auteurs, ces derniers jouant un rôle dans la sécrétion d'insuline et l'absorption du glucose.
Des recherches supplémentaires avec d’autres cohortes à grande échelle seront nécessaires pour reproduire et confirmer ces résultats, souligne Charlotte Debras, première auteure.
« Ces résultats, en accord avec le dernier rapport de l’OMS publié cette année, ne soutiennent pas l’utilisation d’édulcorants en tant qu’alternatives sûres au sucre et fournissent de nouvelles informations pour répondre aux débats scientifiques concernant leurs potentiels effets sur la santé. Ils fournissent par ailleurs des données importantes pour leur réévaluation en cours par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et d’autres agences de santé publique dans le monde
», conclut Mathilde Touvier, coordinatrice de l’étude.
« Étant donné que d'autres études pointaient déjà un possible risque de cancer et une absence de perte de poids en lien avec la prise d'édulcorants, il apparaît aujourd'hui, plus que jamais, pertinent de réduire la consommation de produits édulcorés, au même titre que celle des produits sucrés
», conclut l'association française de défense des consommateurs UFC-Que Choisir qui relaie l'étude.
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Pour plus d'informations sur les édulcorants et la santé, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : Inserm, British Medical Journal, UFC-Que Choisir.
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