Les édulcorants (sucre artificiel), tels que l'aspartame, l'acésulfame-K et le sucralose, sont liés à un risque accru de cancers, selon une étude française publiée en mars 2022 dans la revue PLOS Medicine.
Les édulcorants sont présents dans de nombreux aliments et boissons (sodas light, yaourts…) et sont consommés quotidiennement par des millions de personnes.
L’aspartame, par exemple, est présent dans plusieurs milliers de produits à travers le monde. Sa valeur énergétique est similaire à celle du sucre (4 kcal/g) mais son pouvoir sucrant est 200 fois plus élevé, ce qui signifie qu’une quantité beaucoup plus faible d’aspartame est nécessaire pour obtenir un goût comparable. D’autres édulcorants artificiels ne contiennent même pas de calories, par exemple l’acésulfame-K et le sucralose, qui sont respectivement 200 et 600 fois plus sucrants que le saccharose.
L’innocuité de ces additifs alimentaires fait toutefois l’objet de débats.
Afin d’évaluer le risque de cancer lié à ces additifs, des chercheurs français ont analysé les données de santé et de consommation d’édulcorants de 102 865 Français participants à l’étude de cohorte NutriNet-Santé, une cohorte en ligne initiée en 2009 par l’Équipe de Recherche en Épidémiologie Nutritionnelle (EREN) (Inserm/Université Paris Nord/CNAM/INRAE), qui a également coordonné ce travail.
Les volontaires ont notamment transmis des enregistrements complets de leur alimentation sur plusieurs périodes de 24 heures, incluant les noms et marques des produits.
Les chercheurs ont tenu compte, dans leur analyse, de nombreux facteurs potentiellement confondants tels que l’âge, le niveau d’éducation, l’activité physique, le tabagisme, l’indice de masse corporelle (IMC) (calcul rapide de votre IMC et poids santé), la taille, la prise de poids au cours du suivi, le diabète, les antécédents familiaux de cancer, ainsi que les apports en énergie, alcool, sodium, acides gras saturés, fibres, sucre, aliments complets et produits laitiers.
Comparés aux non-consommateurs, les personnes qui consommaient le plus d’édulcorants, en particulier d’aspartame et d’acésulfame-K, avaient un risque plus élevé de développer un cancer de tous types confondus. Des risques plus élevés étaient observés pour le cancer du sein et les cancers liés à l’obésité.
« Cette étude prospective à grande échelle suggère, en accord avec plusieurs études expérimentales in vivo et in vitro, que les édulcorants artificiels, utilisés dans de nombreux aliments et boissons en France et dans le monde, pourraient représenter un facteur de risque accru de cancer
», conclut Charlotte Debras, première auteure de l’étude. Des recherches supplémentaires dans d’autres cohortes à grande échelle seront nécessaires pour reproduire et confirmer ces résultats.
Une réévaluation de l’innocuité des édulcorants par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et d’autres agences de santé publique dans le monde est en cours, mentionne Mathilde Touvier, coordinatrice de l’étude.
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Psychomédia avec sources : Inserm, PLOS Medicine.
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