Une grande consommation de « mauvais glucides » est associée à des risques cardiovasculaires accrus, selon une étude menée avec plus de 130 000 personnes, publiée en février 2021 dans le New England Journal of Medicine (NEMJ).
Ces glucides sont ceux qui ont un indice glycémique élevé.
Les aliments ayant un indice glycémique élevé – pain blanc, boissons gazeuses et jus de fruits, par exemple – provoquent une élévation rapide du taux de glucose sanguin et une réponse proportionnelle du taux d'insuline pouvant conduire à la résistance à l'insuline.
Ce cycle favorise l'obésité et une inflammation systémique propice au développement des maladies cardiovasculaires.
L'étude a été menée par l'équipe du projet international PURE (1), dont fait partie le cardiologue Paul Poirier de l'Université Laval (Québec).
David J.A. Jenkins et ses collègues ont suivi, pendant 9,5 ans, près de 138 000 personnes, âgées de 35 à 70 ans, dans 20 pays répartis sur 5 continents.
Les participants ont été répartis en 5 groupes selon l'indice glycémique de leur alimentation afin de vérifier s'il existe une association entre celui-ci, d'une part, et, d'autre part, les 8780 décès et 8252 évènements cardiovasculaires graves (infarctus du myocarde [crise cardiaque], accidents vasculaires cérébraux [AVC], arrêts cardiaques, etc.) survenus pendant le suivi.
Elle montre qu'une alimentation à indice glycémique élevé est associée à un risque accru d'évènements cardiovasculaires graves et de décès.
Chez les participants qui étaient en santé cardiovasculaire au début de l'étude, ceux dont l'alimentation se situait dans le quintile supérieur d'indice glycémique avaient un risque 21 % plus élevé d'évènements cardiovasculaires graves et de mortalité que ceux dont l'indice glycémique se situait dans le quintile inférieur.
Chez les participants qui avaient une maladie cardiovasculaire préexistante, ce risque était 51 % plus élevé.
« La démonstration physiologique du lien entre une alimentation riche en mauvais glucides et les maladies cardiovasculaires a été faite il y a un bon moment déjà
», indique-t-il. Cette étude a fait une démonstration épidémiologique de ce lien.
« On sait maintenant que les pires glucides ont des effets aussi néfastes que les pires gras. Il faut éviter les uns comme les autres », commente le chercheur.
« Pendant longtemps, les campagnes de prévention des maladies cardiovasculaires ont surtout porté sur une réduction de la consommation des gras
», mentionne le communiqué de l'Université Laval.
« Tous les glucides et tous les gras ne sont pas égaux
», souligne Paul Poirier. « On sait maintenant que les pires glucides ont des effets aussi néfastes que les pires gras. Il faut éviter les uns comme les autres.
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Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.
(1) PURE (« Prospective Urban Rural Epidemiology Study ») est une vaste étude entreprise il y a 18 ans, à laquelle participent 225 000 personnes de 27 pays. Elle vise à déterminer comment les habitudes de vie et les facteurs socioéconomiques, cognitifs, environnementaux et génétiques influencent les facteurs prédisposant aux principales maladies chroniques.
Psychomédia avec sources : Université Laval, NEMJ, American College of Cardiology.
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