La santé cardiovasculaire des Québécois est loin d'être idéale, suggère une étude publiée dans la revue Nutrition, Metabolism & Cardiovascular Diseases.
« Nos travaux rappellent qu’il est urgent de mettre sur pied des campagnes pour promouvoir les habitudes de vie qui réduisent le risque cardiovasculaire, en commençant par le problème le plus prévalent, l’alimentation
», estime Benoît Lamarche de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (Université Laval), responsable de l’étude.
Le professeur Lamarche et ses collaborateurs (1) ont mené cette étude avec 777 personnes en bonne santé de cinq régions du Québec.
Ils ont utilisé un outil, le Life’s simple 7 conçu par l’American Heart Association, qui permet d’établir un niveau de risque de maladies cardiovasculaires et d'accidents vasculaires cérébraux en tenant compte de sept facteurs :
- le tabagisme ;
- l’activité physique ;
- l’alimentation ;
- l’indice de masse corporelle (calcul de votre poids idéal) ;
- la pression sanguine ;
- le taux de cholestérol ;
- le taux de glucose sanguin à jeun.
L’American Heart Association a défini une valeur seuil pour chaque paramètre au-delà de laquelle le participant obtient un point. Le score final varie donc de zéro à 7.
Seulement 0,5 % des participants atteignent le score idéal de sept. « Les Québécois ne font pas pire que les gens des autres pays où le Life’s simple 7 a été testé, mais ils ne font pas mieux non plus
», constate le chercheur.
Le score moyen des femmes se situe à 4,3 contre 3,5 pour les hommes. Des écarts similaires sont observés entre les 18-34 ans (4,5) et les 50-65 ans (3,5), de même qu’entre les personnes ayant une scolarité de niveau secondaire ou moins (3,8) et universitaire (4,3).
C’est au chapitre du tabagisme que les participants québécois ont le mieux fait puisque 88 % sont non-fumeurs. À l’opposé, seulement 5 % des répondants ont obtenu un point pour l’alimentation.
Une autre étude, publiée il y a quelques mois par l’équipe du professeur Lamarche, montrait que l’alimentation des Québécois était de piètre qualité et qu’elle ne s’était pas améliorée au cours des 15 dernières années. (L’alimentation des Québécois ne s'est pas améliorée en 15 ans : principales lacunes)
« Des interventions permettant d’améliorer la diète des Québécois auraient un effet multiplicateur sur la santé cardiovasculaire puisqu’elles agiraient aussi sur la pression sanguine, le taux de cholestérol, la glycémie, et peut-être l’indice de masse corporelle
», souligne le chercheur.
Pour plus d'informations sur l'alimentation et la santé, voyez les liens plus bas.
(1) Stéphanie Harrison, Charles Couillard, Julie Robitaille, Marie-Claude Vohl, Sophie Desroches, Véronique Provencher, Simone Lemieux et Benoît Lamarche de l’Université Laval ; Mathieu Bélanger de l’Université de Moncton ; Rémi Rabasa-Lhoret de l’Université de Montréal ; Luigi Bouchard et Marie-France Langlois de l’Université de Sherbrooke ; et Julie Houle de l’UQTR.
Psychomédia avec source : Université Laval.
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