« En plus du risque hémorragique commun à tous les anticoagulants, les antivitamines K (AVK), et plus particulièrement la fluindione, peuvent causer des effets indésirables d’ordre immuno-allergique
», met en garde l'Agence française du médicament (ANSM) dans un point d'information publié le 19 juin.
Préviscan (fluindione) est un anticoagulant de la classe des anti-vitamines K (AVK).
« Il ralentit la coagulation sanguine et est indiqué notamment en cas de fibrillation auriculaire (trouble du rythme cardiaque), de thromboses veineuses ou d’embolie pulmonaire
».
« En France, 82 % des patients traités par AVK reçoivent de la fluindione (Previscan), 13 % de la warfarine (Coumadine) et 5 % de l’acenocoumarol (Minisintrom et Sintrom). (...) La warfarine est l’AVK le plus utilisé dans le reste du monde.
»
La nature et la fréquence des effets secondaires immuno-allergique « diffèrent entre la fluindione et les AVK de la famille des coumariniques (warfarine et acénocoumarol).
»
Une enquête de pharmacovigilance a confirmé que « l’utilisation de la fluindione est plus fréquemment associée à la survenue d’atteintes immuno-allergiques, rares mais souvent sévères, en particulier, des atteintes rénales, hépatiques, hématologiques ou des atteintes cutanées à type de DRESS (association variable d’une éruption cutanée, d’une fièvre et d’une hyperéosinophilie)
».
Ces réactions immuno-allergiques surviennent habituellement au cours de 6 premiers mois de traitement.
« L’évolution de ces manifestations est généralement favorable après l’arrêt précoce du traitement et la mise en place d’une corticothérapie. Cependant, l’enquête montre aussi qu’une altération de la fonction rénale persiste chez certains patients notamment avec l’apparition d’une insuffisance rénale chronique ou l’aggravation d’une insuffisance rénale chronique préexistante. Ces séquelles sont généralement observées en cas de retard au diagnostic et d’arrêt tardif du traitement par la fluindione.
»
Informations et recommandations pour les professionnels de santé :
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Lors de l’initiation d’un traitement anticoagulant oral, (...) l’ANSM recommande (...) de privilégier la prescription d’un AVK de la famille des coumariniques (warfarine et acénocoumarol) en cas d’initiation d’un traitement AVK.
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Chez les patients ayant débuté un traitement par fluindione depuis moins de 6 mois : «
la fonction rénale doit être surveillée régulièrement au cours des 6 premiers mois ainsi que tout signe pouvant évoquer un effet indésirable immuno-allergique de type cutané, hépatique ou hématologique.
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Le rôle potentiel de la fluindione doit être évoqué en cas d’altération de la fonction rénale et/ou du bilan hépatique, d’apparition d’une neutropénie brutale ou de manifestations cutanées.
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En cas de confirmation de l’atteinte immuno-allergique, le traitement par fluindione doit être rapidement et définitivement interrompu. La mise en place d’une corticothérapie peut être envisagée. Le traitement par fluindione devra être remplacé par un autre anticoagulant oral.
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Chez les patients traités par fluindione depuis plus de 6 mois, bien équilibrés et avec une bonne tolérance au traitement, il n’y a pas de raison de modifier le traitement. »
Informations et recommandations pour les patients :
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Les effets indésirables de type immuno-allergique surviennent le plus fréquemment au cours des 6 premiers mois de traitement.
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Les manifestations immuno-allergiques se manifestent par les signes suivants :
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Une insuffisance rénale ou une aggravation d’une insuffisance rénale préexistante (baisse importante et brutale du volume des urines, fatigue inhabituelle, etc).
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Des anomalies de la peau : un œdème local, un brusque gonflement du visage et du cou, une démangeaison, un urticaire, un eczéma, des taches rouges sur la peau, rougeur se généralisant à tout le corps avec des pustules, et souvent accompagnée de fièvre,
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Une anomalie de la formule sanguine et de certains paramètres biologiques en particulier hépatiques,
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Une gêne respiratoire,
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Une fièvre
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Si vous observez un de ces effets ou des symptômes inhabituels, vous devez contacter votre médecin.
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N’arrêtez jamais votre traitement sans en avoir parlé à votre médecin. »
Psychomédia avec source : ANSM.
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