Le recrutement de psychologues dans le réseau québécois de la santé et de l'éducation est de plus en plus difficile en raison de la détérioration des conditions de travail, selon l'Ordre des psychologues du Québec et l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).
Cette année, indique l'APTS, 236 postes de psychologues resteront vacants. Cette situation limite l'accès du public aux services psychologiques. Le syndicat presse le ministre de la Santé et des Services Sociaux, Yves Bolduc, d'agir rapidement afin d'améliorer les conditions de travail des psychologues du réseau public.
Les conditions de travail dans les établissements publics ne cessent de se détériorer, affirme l'APTS. Ce qui a pour conséquence que "de plus en plus de psychologues choisissent de pratiquer dans le privé, où la clientèle est moins complexe et où la rémunération est de loin supérieure", affirme Dominique Verreault, présidente du syndicat, qui représente dans leur très grande majorité les psychologues du réseau public.
L'APTS demande une prime d'attraction et de rétention pour plusieurs professionnels et techniciens dont les psychologues. Une plainte a également été déposée à la Commission de l'équité salariale dans le cadre du maintien de l'équité salariale. L'APTS demande au gouvernement de réviser substantiellement à la hausse la rémunération des psychologues du réseau public afin qu'elle tienne compte de leur formation académique et de leurs responsabilités croissantes.
Depuis 2006, il faut détenir un doctorat pour être psychologue au Québec. Les psychologues passent en moyenne cinq ans de plus sur les bancs d'école. Mais cette situation n'est pas considérée par le réseau public, a indiqué à La Presse Marcel Courtemanche, président du Comité des chefs de service de psychologie en milieu hospitalier du Québec. «On a calculé que, après 25 ans de carrière, les psychologues du réseau public auront gagné 500 000$ de moins que plusieurs bacheliers. En étudiant plus longtemps, les dettes s'accumulent, mais pas l'ancienneté. On a un gros retard à rattraper, estime M. Courtemanche. Ce n'est pas étonnant que, dans le réseau, ce soit de plus en plus difficile de pourvoir les postes.»
Le comité a voté pour entreprendre des moyens de pression. À l'été, les psychologues continueront de rendre leurs services cliniques, mais tout le reste, dont les fonctions universitaires, cessera, affirme M. Courtemanche. Les stages des étudiants pourraient donc être annulés.
Photo : Mme Dominique Verreault, présidente de l'APTS.
Psychomédia avec sources:
APTS (communiqué), Cyberpresse
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