Les personnes qui ont fait face à des situations d'adversité tout au long de leur vie pourraient percevoir le stress différemment et avoir une capacité réduite de produire les niveaux du neurotransmetteur dopamine nécessaires pour faire face à des situations stressantes.
« Ces résultats, publiés en novembre dans la revue eLife, pourraient aider à expliquer pourquoi l'exposition à long terme aux traumatismes psychologiques augmente le risque de maladie mentale et d'addiction
», soulignent les chercheurs.
« Nous savons déjà que l'adversité psychosociale chronique peut induire une vulnérabilité aux maladies mentales telles que la schizophrénie et la dépression
», explique Michael Bloomfield de l'University College London, auteur principal.
Mais les mécanismes en cause dans ce risque accru ne sont pas précisément connus.
Pour répondre à cette question, Bloomfield et ses collègues (1) ont mené cette étude avec 34 volontaires dont la moitié avaient eu une exposition élevée au stress psychosocial au cours de leur vie, tandis que l'autre moitié avait été peu exposée.
Les participants ont réalisé une tâche stressante qui consistait à résoudre des problèmes de calcul mental alors qu'ils recevaient des critiques. Deux heures après cette tâche, des images cérébrales étaient prises afin d'évaluer les niveaux de dopamine. (Nouvelle compréhension : la dopamine, neurotransmetteur de la motivation plutôt que du plaisir)
Chez les personnes peu exposées, la production de dopamine était proportionnelle au degré de menace que la personne avait perçu.
Chez celles très exposées à l'adversité chronique, cependant, la perception de la menace était exagérée alors que leur production de dopamine était réduite. D'autres réactions physiologiques au stress étaient également atténuées. Par exemple, la tension artérielle et le taux de cortisol (une hormone du stress
qui dispose à l'action) n'ont pas augmenté autant que chez le groupe ayant connu moins d'adversité. (Les réponses de l'organisme au stress et à la relaxation)
« Cette étude ne prouve pas que le stress psychosocial chronique cause la maladie mentale ou la toxicomanie plus tard dans la vie en abaissant les niveaux de dopamine
», souligne le chercheur. « Mais elle fournit un mécanisme plausible pour expliquer comment le stress chronique peut augmenter le risque de maladies mentales en modifiant le système dopaminergique du cerveau.
»
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(1) Robert A McCutcheon, Matthew Kempton, Tom P Freeman, Oliver Howes
Psychomédia avec sources : eLife (press release), eLife.
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