Les gens vivant dans les régions historiquement dépendantes des industries du charbon ont des traits de personnalité plus « négatifs », selon une étude publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology (SPSP).
Les auteurs suggèrent que « ce dé cognitif a peut-être été jeté à l'aube de l'ère industrielle
».
« La révolution industrielle a laissé un héritage psychologique caché, qui imprègne la constitution psychologique actuelle dans des régions d'Angleterre et du Pays de Galles
» ainsi que des régions aux États-Unis, explique Jason Rentfrow du département de Psychologie de l'Université Cambridge.
Des décennies après le déclin des mines de charbon, les populations des régions où les industries du minerai dominaient durant les années 1800 conservent une « adversité psychologique ».
Rentfrow et des collègues internationaux ont utilisé des données recueillies auprès de 381 916 personnes à travers l'Angleterre et le Pays de Galles au cours de la période 2009-2011 dans le cadre d'un test de personnalité en ligne sur le site de la BBC. Les résultats ont ensuite été confirmés avec des données, moins détaillées, portant sur près de 350 000 Américains.
Le test de la BBC évaluait la personnalité selon le modèle des cinq grands facteurs de personnalité (les « Big five
») qui inclut l'extraversion, l'amabilité, la tendance à être consciencieux, l'ouverture à l'expérience et le neuroticisme (tendance à l'anxiété et la dépression). (TEST : Quels sont vos grands traits de personnalité ?)
Ces données étaient mises en relation avec plusieurs autres, dont des cartes des mines de charbon et un recensement de l'occupation masculine du début du 19e siècle.
Les gens qui vivent dans les anciens foyers industriels d'Angleterre et du Pays de Galles étaient plus enclins aux émotions négatives, telles que l'anxiété et l'humeur dépressive, avaient tendance à être plus impulsifs et à éprouver de la difficulté à planifier et à se motiver.
Une évaluation de la satisfaction de vie, incluse dans le questionnaire de la BBC, montre une satisfaction plus faible en moyenne de 29 % dans les anciens centres industriels. (TEST : Êtes-vous satisfait(e) de votre vie ?)
Les chercheurs suggèrent que cet héritage est le produit des migrations sélectives au cours de l'industrialisation de masse, aggravé par les effets sociaux des conditions de travail et de vie difficiles, puis « renforcé et amplifié » par les conséquences économiques plus évidentes du taux de chômage élevé qui sévit aujourd'hui.
L'équipe a tenu compte d'un large éventail d'autres influences possibles - des facteurs économiques concurrents au XIXe siècle et avant, aux considérations modernes d'éducation, de richesse et même du climat.
Le neuroticisme (névroticisme) était, en moyenne, 33 % plus élevé dans ces régions. Dans le modèle des « cinq grands facteurs » de personnalité, cela se traduit par une instabilité émotionnelle accrue, une tendance à des sentiments d'inquiétude ou de colère et un risque accru de troubles mentaux tels que la dépression et l'abus de substances. Des analyses des facettes de personnalité sous-jacentes montrent une tendance 31 % plus élevée à la dépression et à l'anxiété.
La tendance à être consciencieux était en moyenne plus faible de 26 % dans les anciennes zones industrielles. Dans le modèle, cela se manifeste par des comportements plus désordonnés et moins axés sur les buts - une difficulté à planifier et à épargner de l'argent. La facette sous-jacente de l'« ordre » était inférieure de 35 % dans ces régions.
Des recherches futures pourraient examiner des effets positifs possibles à long terme dans ces régions, tels que la solidarité et l'engagement civique dont le mouvement syndical a été témoin, notent les chercheurs.
Votre statut social toujours influencé par celui de vos ancêtres d'il y a 28 générations.
Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.
Illustration : Ville industrielle anglaise de Staffordshire.
(1) Martin Obschonka, Michael Stuetzer, Peter J. Rentfrow, Leigh Shaw-Taylor, Max Satchell, Rainer K. Silbereisen, Jeff Potter, Samuel D. Gosling.
Psychomédia avec sources : University of Cambridge, SPSP.
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