La ligne est mince entre fantasmes et réalité chez les personnes ayant des traits de personnalité psychopathiques selon une étude canadienne publiée dans le Journal of Personality.
La psychopathie est caractérisée par un manque de sentiment, de sympathie ou d'empathie pour les autres.
Une préférence pour l'activité sexuelle en dehors d'une relation amoureuse engagée, plutôt que seulement une incapacité à former de telles relations, contribue au comportement sexuel psychopathe, expliquent les chercheurs.
La psychologue Beth Visser et ses collègues (1) des universités Trent et Brock (Ontario, Canada) ont mené une première étude avec 195 hommes et femmes recrutés dans une université pour explorer les relations entre les traits psychopathiques et le contenu des fantasmes sexuels. Ces traits prédisaient des thèmes d'activité sexuelle anonyme, non-romantique et non-engagée.
Dans une deuxième étude, 355 étudiants universitaires ont répondu à un questionnaire sur leurs fantasmes et leurs activités sexuelles. La psychopathie contribuait à prédire l'activité sexuelle sans restriction, dominante, soumise, déviante et risquée. Les participants ayant des niveaux élevés de fantasmes sur des thèmes déviants étaient plus susceptibles de s'engager dans ces comportements s'ils présentaient aussi des traits de psychopathie.
Les personnes ayant des préférences sexuelles déviantes et des niveaux normaux d'empathie, de gentillesse, et de maîtrise de soi ont de nombreuses stratégies pour répondre à leurs besoins, dont la négociation, le compromis et la retenue, notent les chercheurs. Mais, les personnes ayant des niveaux élevés de traits psychopathiques pourraient se tourner vers des stratégies sexuelles agressives pour obtenir une satisfaction.
"La plupart des gens ont des fantasmes sexuels, ce qui est tout à fait sain et normal. Les personnes ayant des niveaux élevés de traits psychopathiques, cependant, sont plus susceptibles de s'engager réellement dans ces comportements fantasmés, surtout lorsque ces comportements ne sont pas dans le cadre de relations romantiques établies
", concluent les chercheurs.
(1) Victoria DeBow, Julie A. Pozzebon, Anthony F. Bogaert et Angela Book.
Psychomédia avec sources: Wiley, Journal of Personality
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