Les psychiatres s'insurgent contre le démantèlement des équipes spécialisées des deuxième et troisième lignes au profit de la première que prévoit le plan d'action en santé mentale présenté par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard.

Le transfert prévu de 100 000 (sur 170 000) de leurs patients vers la première ligne, est irréaliste selon le docteur Brian Bexton, président de l'Association des médecins psychiatres du Québec (AMPQ). Il rappelle qu'au Québec il manque 800 médecins généralistes à l'heure actuelle.

Le plan d'action gouvernemental prévoit le transfert d'une partie des équipes entourant les psychiatres (psychologues, infirmières spécialisées, travailleurs sociaux) vers les Centres de santé et de services sociaux (CSSS) qui les mettront à la disposition de la première ligne et des médecins généralistes.

À Montréal, les premiers transferts de personnel sont prévus pour l'automne 2007 au plus tôt. À Québec, toutefois, le transfert du tiers des équipes du Centre de pédopsychiatrie du Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ) vers les CSSS et la première ligne a déjà été ordonné. Les pédopsychiatres et omnipraticiens du centre considèrent que ce transfert limitera l'accès aux services et aux traitements spécialisés.

«En pédopsychiatrie, c'est très dramatique, car ce sont des services qui sont peu développés au Québec» et qui ne respectent pas les normes nord-américaines, a souligné le docteur Marie Plante, pédopsychiatre au Centre de pédopsychiatrie du CHUQ.

Les conséquences des transferts seront aussi néfastes pour les services destinés aux adultes, croit le docteur Bexton.

Source: Le Devoir, 15 janvier 2007

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