Les enfants en surpoids et obèses sont stigmatisés par leurs pairs et font face à des biais de la part de leurs parents et de leurs professeurs.
C'est ce qui ressort d'une étude qui repose sur l'analyse des recherches des 40 dernières années sur le sujet, publiée dans la revue Psychological Bulletin par des chercheurs des Universités de Yale et d'Hawaii.
La stigmatisation vécue par les enfants est envahissante et persistante. Elle ne diminue pas à mesure que le surpoids et l'obésité touchent une plus grande proportion de la population, explique Mme Puhl. La télévision et les autres média renforcent le stéréotype.
Le biais envers les personnes ayant un surpoids est très accepté socialement. Il est rarement remis en question et souvent ignoré.
Les recherches documentent cette stigmatisation depuis plusieurs décennies. Quand on demandait à des enfants, en 1961, de placer par ordre les photos de leurs amis, les jeunes en surpoids arrivaient les derniers.
Aussi jeunes qu'à 3 ans, les enfants en surpoids se font qualifier très négativement par les pairs.
Des recherches montrent aussi une stigmatisation étonnamment importante de la part des parents. Plusieurs études, par exemple, montrent que les filles en surpoids reçoivent moins de support financier de leurs parents pour les études collégiales que les filles de poids moyen. Les taquineries de la part des parents sont fréquentes.
Il est possible que les parents déchargent leur frustration, leur colère et leur culpabilité sur les enfants, adoptant ainsi des attitudes et des comportements stigmatisants tels que des critiques et des commentaires négatifs. D'autres recherches sont nécessaires pour mieux comprendre le comportement des parents.
Une étude en 2003 montre que les enfants souffrant d'obésité ont des scores beaucoup plus bas sur des évaluations de qualité de vie telles que la santé, le bien-être émotionnel et social ainsi que le fonctionnement à l'école. Leurs scores étaient comparables à ceux d'enfants souffrant de cancer.
Les jeunes qui rapportent être taquinés, rejetés et harcelés à cause de leur poids ont 2 à 3 fois plus de risques de rapporter des idées suicidaires et de souffrir de problèmes de santé tels qu'une pression sanguine élevée et des troubles alimentaires, selon les chercheurs.
Sylvia Rimm, auteure de "Rescuing the Emotional Lives of Overweight Children", conseille aux parents de mettre l'accent sur les forces des enfants et aux professeurs de pairer les enfants pour les activités plutôt que de laisser les enfants choisir leurs partenaires.
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