Le risque de thrombose veineuse est deux fois plus élevé avec les contraceptifs oraux combinés (COC) de 3e génération et ceux contenant de la drospirénone (dits de 4e génération) qu'avec ceux de 2e génération, et, il existe, pour toutes les générations, un risque de thrombose artérielle, indiquait l'Agence française du médicament (ANSM) dans un communiqué le 21 décembre. (Liste des pilules de 1ère, 2e, 3e et 4e générations commercialisées en France)
L'Agence précise, dans un document en date du 10 décembre, quels sont les "signes cliniques évocateurs de thrombose qui doivent amener à consulter en urgence
".
La thrombose veineuse (encore appelée phlébite) est la formation d’un caillot (thrombus) dans une veine.
Elle survient le plus fréquemment au niveau des jambes mais toutes les veines de l’organisme peuvent être atteintes, comme celles des bras, du système digestif ou du cerveau. "Les signes les plus fréquents devant faire évoquer une thrombose veineuse au niveau d’un membre inférieur sont : une douleur dans une jambe voire un gonflement (oedème) et une rougeur de celle-ci
", indique l'Agence.
"La gravité d’une thrombose veineuse des membres inférieurs est liée au fait que le caillot peut se détacher de la paroi de la veine (le caillot s’appelle alors un embole). Ce caillot peut alors être entraîné dans la circulation sanguine puis se bloquer au niveau de l’artère pulmonaire et être responsable d’une embolie pulmonaire. L’embolie pulmonaire est une urgence vitale car elle peut, lorsqu’elle est sévère, entraîner la mort par asphyxie (arrêt cardio-respiratoire).
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"Les signes les plus fréquents devant faire évoquer une embolie pulmonaire sont une douleur brutale au thorax, un essoufflement (dyspnée), une accélération de la fréquence cardiaque, une expectoration sanglante (crachat sanglant en lien avec un saignement des voies respiratoires).
"
Sur une année, indiquait la revue Prescrire en 2010, le risque de thrombose veineuse est estimé à:
- 5 à 10 cas pour 100 000 femmes non utilisatrices de pilules ;
- 20 cas pour 100 000 utilisatrices de COC de 2e génération ;
- 30 à 40 cas pour 100 000 utilisatrices de COC de 3e génération.
- 80 cas pour 100 000 utilisatrices de cyprotérone (Diane 35) Les pilules de 4e génération contenant de la drospirénone semblent exposer à un risque encore plus important que celle de 3e génération.
"La thrombose artérielle est provoquée par la formation d’un caillot dans une artère qui occasionne une diminution ou un arrêt de l’alimentation en sang d’un tissu, d’un organe ou d’un membre. Cette situation provoque en particulier des complications de type infarctus du myocarde et accidents vasculaires cérébraux.
"
"Consultez immédiatement votre médecin
", indique l'ANSM, "si vous présentez l'un des symptômes suivants évocateurs de la constitution d'un caillot sanguin (thrombose d’origine veineuse ou artérielle) :
- Douleur unilatérale avec ou sans oedème, notamment au niveau d’un des deux mollets,
- Douleur inhabituelle ou brutale dans la poitrine ou douleur irradiant dans le bras gauche,
- Essoufflement soudain,
- Crachat sanglant,
- Toux de survenue brutale sans cause évidente,
- Faiblesse, sensation bizarre ou engourdissement très important affectant une partie du corps,
- Douleur abdominale aigüe,
- Maux de tête inhabituels, sévères, prolongés, ou aggravation de migraines,
- Cécité partielle ou totale, ou vision double,
- Troubles du langage ou incapacité de parler."
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