L’Union nationale de l’apiculture française (UNAF) demande au ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, le retrait immédiat du Cruiser OSR, un pesticide enrobant les semences, commercialisé par Syngenta et autorisé en France depuis 2008.
Une étude menée par des chercheurs de l'Institut national français de la recherche agronomique (INRA), publiée jeudi dernier dans la revue Science, montre que les abeilles sont désorientées par une faible dose de thiaméthoxam, un pesticide de la famille des "néonicotinoïdes" qui est la substance active du Cruiser OSR.
Les chercheurs ont marqué 653 abeilles avec des micro-puces afin de suivre leurs déplacements.
Des "lecteurs" placés à l'entrée des ruches permettaient de les compter. La moitié des abeilles ont été nourries avec une solution sucrée contenant une dose de l'insecticide. Ces dernières étaient deux à trois fois plus nombreuses à se perdre et finissaient par mourir, étant incapables de survivre loin de leur ruche.
De son côté, le ministère de l’Agriculture a saisi l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation et du travail (ANSES) pour réévaluer le Cruiser OSR à la lumière de ces nouveaux travaux. Cette dernière a indiqué qu'elle se prononcera au plus tard le 31 mai, une date qui interviendrait trop tard par rapport au calendrier de commande des graines de colza, semées en août, indique l'UNAF.
Les abeilles sont nécessaires pour polliniser les plantes à fleurs qui produisent des fruits et légumes.
En mai 2011, les apiculteurs québécois s'inquiétaient que la quasi-totalité du maïs semé au Québec soit traitée avec le Poncho 600, un insecticide systémique également de la famille des néonicotinoïdes.
Psychomédia avec sources: L'Express, Sud Ouest, UNAF. Tous droits réservés.