L’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO), une association française qui réalise des analyses de la radioactivité à la demande de citoyens japonais touchés par la catastrophe nucléaire de Fukushima survenue en mars dernier, a publié ce 15 décembre les résultats de mesures réalisées en octobre dernier dans les maisons et des urines d’enfants.
Des poussières d’aspirateur de 13 maisons situées dans un rayon de 200 km de la centrale ont été analysées. Toutes ces poussières étaient contaminées en césium 137 et césium 134.
C’est dans un district de la ville de Fukushima, situé à environ 50 km de la centrale, que la contamination est la plus importante avec presque 20 000 becquerels par kilo pour les deux césiums (à titre de comparaison, 1 kg de charbon émet 2 000 Bq). Ce district est connu pour être particulièrement contaminé.
Mais les habitations sont aussi contaminées jusqu’à Ichinoseki dans la province d’Iwaté vers le Nord ou Kashiwa dans celle de Chiba vers le Sud, située dans la banlieue Nord de Tokyo. Dans ces deux villes, situées à environ 200 km de la centrale, la contamination des poussières atteint presque 6 000 Bq par kilo.
Les critères d’évacuation fixés par le gouvernement japonais reposent sur la contamination des sols à l’extérieur. Acro prône de tenir compte de mesures systématiques dans les habitations.
En ce qui concerne les analyses des urines d’enfants à la demande de citoyens, de nombreux enfants continuent à être contaminés à des niveaux qui ne baissent pas depuis les premières analyses du mois de mai.
Il ne semble pas y avoir de corrélation claire entre la contamination des poussières et des urines. Ce qui amène à penser que la nourriture est le principal mode de contamination des enfants. Les urines les plus contaminées sont à Ichinoseki dans la province d’Iwaté à presque 200 km de la centrale.
Pour la première fois, Acro a trouvé une contamination des urines d’un enfant de Tokyo. Elle provient probablement de l’alimentation, estime l'association.
En juillet, des associations de résidents demandaient au gouvernement l'évacuation des femmes enceintes et des enfants de la ville de Fukushima, qui compte 300.000 habitants et est située à 60 kilomètres de la centrale. Des taux de radioactivité dans le sol (46.000 bq par kg), indiquaient-elles, dépassaient ceux ayant provoqué l'évacuation de la zone de Tchernobyl et la limite légale au Japon fixée à 10.000 bq par kg.
L'association Acro, a été créée après la catastrophe de Tchernobyl en 1986.
Psychomédia avec source: Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest. Tous droits réservés.