(...) Le THM a été conçu comme une réponse aux troubles climatériques en même temps qu'il était censé contrebalancer l'augmentation du risque de fracture et de maladies cardio-vasculaires. L'efficacité du THM sur ce plan et notamment sur les symptômes vasomoteurs "a été largement démontrée", souligne l'Afssaps.
En revanche, l'Afssaps estime que "chez les femmes ménopausées en bonne santé sans trouble du climatère et sans facteur de risque d'ostéoporose, la prescription de THM n'est pas recommandée".
Les nouvelles données permettent de préciser les effets négatifs que pourrait avoir le THM. Les résultats de l'étude française E3N "confirment l'augmentation du risque de cancer du sein chez les femmes traitées par un THM combiné comprenant un progestatif de synthèse". Pour l'Afssaps, ce risque ne serait pas augmenté "chez les femmes prenant un oestrogène (essentiellement par voie transdermique ou "patch") associé à la progestérone micronisée". Le risque est augmenté avec l'utilisation d'oestrogènes seuls. Le risque d'accident de thrombose veineuse ou d'embolie est accru par la prise d'oestrogènes par voie orale mais pas avec les oestrogènes par voie transdermique.
Globalement, l'Afssaps estime qu'actuellement il n'existe pas de données solidement établies permettant de savoir "si les risques associés au THM sont influencés ou pas par le type d'oestrogène", par le type de progestatif ou par la voie d'administration de l'oestrogène ou les modalités (administration séquentielle ou en continu) du progestatif.
En pratique, l'Agence maintient ses recommandations de 2003. (...) Ce traitement doit être régulièrement réévalué au moins une fois par an en tenant compte du rapport bénéfice/risque, par exemple en suspendant temporairement le THM afin de contrôler la persistance des troubles. Inutile en effet de faire courir un risque à une femme chez qui le THM n'est pas indispensable.
(...) Enfin, l'Afssaps déconseille de prendre des dérivés du soja, et plus généralement des phyto-oestrogènes, pour les troubles de la ménopause "tant qu'ils n'auront pas reçu l'autorisation des autorités sanitaires". En effet, "l'efficacité de ces produits n'est pas démontrée et leur sécurité n'a pas été évaluée".
Source: Le Monde
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