L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a rendu public, le 21 juin, son Rapport sur la pharmacovigilance et gouvernance de la chaîne du médicament en France. Supprimer la profession de visiteurs médicaux (représentants de l'industrie pharmaceutique) afin de limiter la mainmise des firmes pharmaceutiques sur les médecins, figure parmi les propositions.
Le rapport relève "de graves défaillances globales" du système et l'incohérence des décisions prises par ses différents acteurs. Et, "la pharmacovigilance française n’a adapté ni ses méthodes, ni ses outils au fil du temps : des réformes d’ampleur s’imposent", évalue le rapport.
Il propose de modifier le système actuel pour évaluer les effets secondaires d'un médicament qui est basé sur la toxicologie et de le remplacer par des approches épidémiologiques, résume Le Figaro. "L’Afssaps pour l’heure conduit plutôt un raisonnement sur le risque individuel", "il lui faut désormais développer une culture d’analyse populationnelle du risque", dit le rapport.
Il propose aussi de remplacer les deux commissions actuelles de l'Afssaps, d'autorisation de mise sur le marché et de pharmacovigilance, qui s'affrontent régulièrement, par une seule commission composée d'une quinzaine de membres permanents ayant des mandats limités dans le temps et recommande un renouvellement total de l'actuel vivier d'experts.
En ce qui concerne le remboursement des médicaments, le rapport propose de fusionner la Commission de la transparence qui accorde les autorisations de remboursement des médicaments et le Comité économique des produits de santé qui "fixe les prix des médicaments de façon opaque et sur des fondements discutables".
L'IGAS préconise aussi de réduire la quantité de médicaments commercialisés. L’Afssaps a d'ailleurs déjà programmé la réévaluation du rapport bénéfices/risques de 100 à 200 médicaments, en donnant la priorité aux produits largement distribués, et dont le service médical rendu a été jugé faible ou insuffisant.
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