Le projet n'attend plus que le feu vert de la Commission nationale informatique et libertés (CNIL), qui devrait être délivré début mai. Selon Le Figaro, le système sera d'abord testé dans 300 à 400 officines puis généralisé, dans les 23 000 pharmacies de France, à partir de l'automne.
L'objectif est d'éviter les interactions néfastes entre médicaments. "La médecine s'est atomisée en spécialités, organe par organe, explique le président de l'Ordre des pharmaciens, Jean Parrot. Les prescriptions se multiplient, surtout avec l'âge et les polypathologies. Chacune, isolément, est cohérente, mais ensemble elles peuvent présenter un risque."
Le dossier pharmaceutique sera créé avec l'accord du patient qui pourra le refermer à tout moment. Une fois créé lors d'un passage en pharmacie, le dossier sera complété automatiquement à chaque délivrance de médicament. Le patient pourra toutefois s'y opposer : il lui suffira de ne pas donner sa carte Vitale. Mais le pharmacien suivant saura qu'une donnée lui a été cachée.
Les données ne seront pas conservées sur l'ordinateur mais dirigées vers un site hébergeur aux données cryptées.
Le projet est piloté et financé en bonne partie par l'Ordre des pharmaciens. Cet effort confortera le rôle des pharmaciens, à l'heure où l'industrie pharmaceutique veut étendre l'automédication, et où les lobbies sont toujours prêts à demander à Bruxelles la fin de leur monopole. Le dossier pharmaceutique « nous rendra incontournables », assure l'Ordre aux pharmaciens.