Alors que le diagnostic de la maladie d'Alzheimer arrive tardivement dans l'évolution de la maladie, parfois jusqu'à 10 ans après ses premiers effets dans le cerveau, une étude québécoise, publiée dans le Journal of Alzheimer's Disease, présente des avancements permettant de prédire avec une précision de 90% chez quelles personnes un trouble cognitif léger évoluera vers la maladie d'Alzheimer dans les deux années suivantes.
Sylvie Belleville et ses collègues de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal, affilié à l'Université de Montréal, ont combiné l'analyse d'imagerie cérébrale à une évaluation neuropsychologique.
La neuro-imagerie et la neuropsychologie sont efficaces jusqu'à un certain point lorsqu'elles sont utilisées seules. Mais leur association permet d'atteindre une précision beaucoup plus grande.
Actuellement, on ne dispose pas de protocoles fiables et on risque fort de se tromper quand on tente de donner un diagnostic trop tôt, souligne la chercheuse.
Ces avancements pourraient permettre d'évaluer l'efficacité de divers traitements, pharmacologiques ou non, sur la progression vers le diagnostic clinique de la maladie d'Alzheimer chez des personnes identifiées avec ces outils.
L'étude a évalué des mesures de volume de l'hippocampe et d'épaisseur du cortex obtenue avec l'imagerie par résonance magnétique (IRM) ainsi que différents tests de mémoire épisodique et de fonctions exécutives.
Les éléments prédictifs les plus révélateurs en neuro-imagerie étaient les valeurs de l'épaisseur corticale dans le cortex cingulaire droit et le gyrus frontal moyen. En ce qui concerne les prédicteurs cognitifs, les déficits au niveau du rappel libre et des tâches de reconnaissance dans l'évaluation de la mémoire épisodique étaient les meilleurs indices d'une évolution ultérieure vers la démence.
Lorsque l'amincissement dans le cortex cingulaire antérieur droit est combiné aux troubles de la mémoire, on atteint une exactitude de classement générale de 87,5 %, avec une spécificité (élimination des faux positifs) de 90,9 %, et une sensibilité (ciblage des personnes atteintes) de 83,3%.
Psychomédia avec source: Université de Montréal.
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