Le cancer est lié à un risque réduit de maladie d'Alzheimer et vice versa, selon une étude italienne publiée dans la revue Neurology.
Massimo Musicco et ses collègues du National Research Council of Italy ont analysé les données concernant plus d’un million de Milanais.
Les personnes atteintes d’Alzheimer avaient un risque de cancer réduit de 43 % et celles ayant eu un cancer au cours de leur vie avaient un risque d’Alzheimer réduit de 35 %. Ces résultats confirment les résultats d'études précédentes qui étaient plus petites et comportaient certaines limitations.
Le cancer et la maladie d'Alzheimer peuvent être considérés comme les faces opposées de la sénescence (phénomène négatif du vieillissement), suggère le chercheur.
"Certains gènes qui réparent les tissus endommagés et causent la prolifération cellulaire d'une manière bénéfique quand nous sommes jeunes peuvent également favoriser la croissance d'un cancer plus tard dans la vie. D'autres gènes provoquent exactement l'effet inverse, entraînant la sénescence des cellules et leur mort (apoptose)."
Le cancer concerne la prolifération des cellules et leur croissance alors que l'Alzheimer, une maladie dégénérative, concerne le vieillissement et la mort cellulaire. Les gènes qui causent le cancer pourraient bien avoir un effet bénéfique contre l'Alzheimer et vice versa. Et les gènes de chaque personne sont programmés pour se situer à une certaine position de ce continuum, estime le chercheur.
Dans un éditorial accompagnant l'étude, Catherine M. Roe de l'Université de Washington et ses collègues estiment que des altérations dans l'activité de molécules clés impliquées dans la décision de réparer une cellule ou de déclencher le processus de sa mort (apoptose) pourrait expliquer une tendance à développer une tumeur ou une maladie neurodégénérative comme la maladie d'Alzheimer.
Et de donner l'exemple du gène P53, inactivé chez 50% des personnes ayant le cancer mais en surabondance chez les personnes atteintes d'Alzheimer, de la maladie de Huntington, de maladie de Parkinson et de la sclérose amyotrophique laterale.
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