Des chercheurs français, dont les travaux sont publiés dans la revue Current Alzheimer Research, ont traité avec succès, au moyen d'un vaccin, des souris modifiées génétiquement pour développer la maladie d'Alzheimer.
Le vaccin, qui prévenait la perte de mémoire, agit en stimulant le système immunitaire pour s'attaquer contre les agrégations de protéine Tau. Ces agrégations et les plaques de protéines beta-amyloïdes sont deux caractéristiques de la maladie que ciblent les recherches pour de nouveaux traitements. Ces deux types d'accumulations entraînent une destruction des cellules nerveuses et leur dégénérescence, se traduisant par une perte de mémoire et un déclin des fonctions cognitives.
La protéine Tau est présente naturellement dans le cerveau et nécessaire à son fonctionnement mais des mécanismes pathologiques peuvent modifier sa structure et provoquer son agrégation.
Luc Buée de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et ses collègues ont identifié une courte séquence présente uniquement sur la protéine anormale et ont fabriqué un peptide reproduisant cette séquence. Ils l’ont ensuite injecté chez des souris à un stade précoce de la maladie afin de stimuler le développement d'anticorps.
Alors que les souris n'ayant pas reçu le vaccin ont développé une perte de mémoire (évaluée au moyen de tests de labyrinthe), ce n'était pas le cas des souris vaccinées. Chez ces dernières, une réduction de la concentration de protéines Tau anormales dans leur cerveau était aussi constatée, se réjouit le chercheur.
Ces résultats montrent que la vaccination contre la protéine Tau est possible, conclut le chercheur. Une étude publiée il y a quelques semaines suggérait que bloquer suffisamment tôt le processus de propagation de la protéine tau anormale dans le cerveau, peut-être au moyen d'un anticorps justement, pourrait empêcher le développement de la maladie.
A terme, estime le chercheur, le traitement de la maladie devrait reposer sur une double vaccination: contre les protéines Tau et contre les peptides bêta amyloïdes.
Un vaccin qui vise à prévenir l'accumulation des plaques bêta-amyloïdes, dont les droits sont détenus par GlaxoSmithKline, est déjà testé dans un essais clinique de phase II mené avec près de 400 personnes atteintes de la maladie. D'autres laboratoires ont également des vaccins en cours d'essais cliniques de phase II ou phase III.
D'autres approches que les vaccins sont aussi développées contre les protéines Tau et amyloïdes.
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