Un marqueur de la maladie d'Alzheimer, la protéine tau, se propage d'une zone du cerveau à l'autre le long de circuits nerveux, selon deux études publiées indépendamment. L'agrégation de la protéine tau dans les cellules nerveuses (neurones) paralyse et détruit progressivement ces dernières. Les chercheurs estiment que d'autres maladies dégénératives du cerveau comme la maladie de Parkinson pourrait se propager d'une façon similaire.
Les travaux des équipes de Scott Small de l'Université Columbia (New York), publiés dans la revue PLoS One, et de Bradley Hyman de l'Université Harvard, publiés dans la revue Neuron, ont été menés sur des souris transgéniques porteuses d'un gène produisant une forme anormale de la protéine Tau.
La protéine se propageait depuis le cortex entorhinal, impliqué dans la mémoire, jusqu'à l'hippocampe et au néocortex (couche externe des hémisphères cérébraux).
Cette progression est très similaire à ce qui est observé dans les premiers stades de la maladie d'Alzheimer chez les humains, indique le chercheur. La protéine se propagerait d'une cellule à l'autre via les synapses (espace de communication entre les cellules).
Cette découverte suggère, estiment les chercheurs, que bloquer ce processus suffisamment tôt, peut-être avec un anticorps bloquant la protéine, pourrait empêcher le développement de la maladie.
Rappelons que l'équipe française du chercheur Étienne-Émile Baulieu a identifié une protéine, la protéine FKBP52, qui s'oppose à l'accumulation des protéines tau et qui est absente du cerveau de personnes décédées de la maladie.
Un autre marqueur de la maladie, que constituent les plaques de protéines bêta-amyloïdes, était la cible de médicaments expérimentaux testés récemment dont les résultats ont été décevants. L'intérêt de ces plaques comme cible est questionné et les espoirs se tournent d'autant plus vers la protéine tau.
Illustration : les hippocampes en jaune. Le cortex entorhinal est situé tout près.
Psychomédia avec sources: New York Times, Le Monde. Tous droits réservés.