Contrairement au mythe entretenu par l'industrie, l'exercice ne peut compenser les effets néfastes de la malbouffe, en particulier celle riche en sucre et autres glucides, disent des chercheurs dans un éditorial du British Journal of Sports Medicine.
Les niveaux d'activité physique dans les pays occidentaux sont restés stables au cours des trois dernières décennies, alors que les taux d'obésité ont explosé. Cette observation n'est qu'un signe parmi d'autres que les calories, et non pas le manque d'exercice, sont à l'origine de la crise de l'obésité, soutiennent Aseem Malhotra, cardiologue au Frimley Park Hospital (Royaume-Uni) et directeur scientifique de l'organisme Action on Sugar, et ses collègues.
Le type et la quantité de calories consommées sont à blâmer. Mais, disent-ils, l'épidémie d'obésité ne représente que la pointe de l'iceberg beaucoup plus grand des conséquences néfastes sur la santé d'une mauvaise alimentation.
Selon un rapport du Lancet, la mauvaise alimentation génère plus de maladies que l'inactivité physique, l'alcool et le tabagisme combinés, rapportent-ils. Jusqu'à 40% des gens ayant un indice de masse corporelle normal seront porteurs d'anomalies métaboliques généralement associées à l'obésité, dont l'hypertension, la dyslipidémie (anomalie des concentrations de lipides tels que le cholestérol, les triglycérides…), la maladie du foie gras non alcoolique et les maladies cardiovasculaires.
La fausse perception que l'obésité est principalement due au manque d'exercice est, disent-ils, alimentée par la machinerie de relations publiques de l'industrie alimentaire, qui utilise des tactiques similaires à celles des géants du tabac. L'industrie du tabac a bloqué avec succès les interventions des gouvernements pendant 50 ans à partir du moment où les premiers liens entre le tabagisme et le cancer du poumon ont été publiés.
Coca-Cola, qui a dépensé $ 3,3 milliards en publicité en 2013, donnent-ils en exemple, pousse le message que «toutes les calories comptent» et associe ses produits avec le sport, ce qui suggère qu'il est autorisé de consommer leurs boissons en autant que l'on fait de l'exercice.
Cependant la science montre que c'est trompeur et faux, disent les auteurs. D'où proviennent les calories est crucial. Les calories du sucre favorisent le stockage des graisses et la faim. Les calories des graisse induisent une satiété.
Un analyse de la littérature scientifique récente, citent-ils, a conclu que la restriction des glucides (farines raffinées, amidon, sucre…) est l'intervention la plus efficace pour réduire toutes les caractéristiques du syndrome métabolique et devrait être la première approche de gestion du diabète, avec des avantages survenant même sans perte de poids.
Par ailleurs, les travaux de Volek et ses collègues, ajoutent-ils, établissent que l'adaptation chronique à un régime riche en graisses et faible en glucides induit des taux très élevés d'oxydation des graisses pendant l'exercice (jusqu'à 1,5 g / min), ce qui est suffisant pour la plupart des personnes qui font de l'exercice dans la plupart des formes d'exercice, sans la nécessité de glucides ajoutés. Ainsi les graisses semblent être le combustible idéal.
Alors que les athlètes qui ont une alimentation riche en glucides s'exposent à un risque de développer le diabète s'ils maintiennent une alimentation riche en glucides pendant des décennies car une telle alimentation favorise la résistance à l'insuline.
Changer l'environnement alimentaire de telle sorte que les choix par défaut soient des options saines aurait un bien plus grand impact sur la santé de la population que des conseils ou l'éducation, estiment les auteurs.
Toutefois, l'exercice physique régulier est aussi essentiel, rappellent-ils. Il réduit le risque de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, de démence et de certains cancers. Selon l'UK's Academy of Medical Royal Colleges, 30 minutes d'activité physique modérée 5 fois par semaine est plus efficace pour la prévention et la gestion des maladies chroniques que de nombreux médicaments.
Psychomédia avec sources : British Journal of Sports Medicine, Medscape.
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