Les enfants qui ont un trouble de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ont un sommeil de moins bonne qualité que les autres jeunes de leur âge, selon une étude québécoise publiée dans la revue Behavioral Sleep Medicine.
Ces problèmes pourraient provenir non seulement du TDAH, mais de certains troubles coexistants.
Vincent Moreau, Nancie Rouleau et Charles Morin de l'Université Laval (Québec) ont mené cette étude avec 41 enfants de 6 à 13 ans ayant un TDAH et 25 enfants du même âge n'ayant pas ce trouble.
Ils ont demandé aux parents de consigner dans un journal différentes informations sur le sommeil de leur enfant et ont recueilli des mesures objectives du sommeil à l'aide d'un actimètre porté au poignet qui enregistre les mouvements du corps.
Les observations des parents suggèrent que les enfants ayant un TDAH mettent plus de temps à s'endormir, sont plus anxieux, ont un sommeil plus agité et sont davantage somnolents pendant la journée. Les données actimétriques vont dans le même sens: le sommeil arrive plus tardivement, le nombre total d'heures de sommeil est moindre et l'efficacité du sommeil est plus faible.
Contrairement à ce que suggéraient des études antérieures, soulignent les chercheurs, les enfants qui prenaient des médicaments psychostimulants pour traiter leur TDAH ne dormaient pas moins bien que ceux qui n'étaient pas sous médication.
La présence de troubles psychologiques coexistants – l'anxiété, les troubles d'apprentissage, le trouble oppositionnel avec confrontation augmentait la probabilité de problèmes de sommeil.
Les symptômes du TDAH – inattention, hyperactivité, impulsivité – recoupent ceux de certains troubles du sommeil, note Vincent Moreau. "Certains problèmes comme l'apnée du sommeil, le syndrome des jambes sans repos ou tout simplement l'insomnie peuvent entraîner une hyperactivité chez l'enfant pendant la journée. Les médecins et les psychologues qui traitent les enfants hyperactifs doivent garder à l'esprit que les liens entre les troubles du sommeil et l'hyperactivité peuvent être bidirectionnels.
"
Psychomédia avec source: Université Laval.
Tous droits réservés