Ce lien pourrait reposer sur la capacité de mémoire à court terme (1) selon les recherches des psychologues Noah A. Shamosh, Jeremy R. Gray de l'université Yale.
Leur équipe a recruté 103 adultes à qui ils ont présenté, afin d'évaluer le contrôle de soi, diverses situations fictives où ils devaient indiquer s'ils choisiraient des récompenses financières immédiates ou des récompenses plus grandes plus tard.
Les participants complétaient également des tests d'intelligence et de mémoire à court terme. Enfin, des images de l'activité cérébrale (scans) étaient prises alors qu'ils effectuaient des tâches additionnelles de mémoire à court terme.
Les participants dont les images cérébrales montraient la plus grande activation dans la partie antérieure du cortex préfrontal lors de tâches de mémoire à court terme avaient aussi les résultats les plus élevés aux tests d'intelligence et aux tests de contrôle de soi.
Cette partie du cerveau joue un rôle dans l'intégration d'une variété d'informations. Une plus grande activité dans cette région aide non seulement à gérer des problèmes complexes, ce qui se traduit par une plus grande intelligence, mais aussi à composer avec divers objectifs simultanés, ce qui conduit à une meilleure maîtrise de soi, suggèrent les auteurs.
La connaissance des mécanismes neuronaux qui sous-tendent la relation entre la mémoire à court terme, l'intelligence et la capacité de retarder la gratification peut amener une amélioration des techniques de contrôle de soi, ce qui pourrait avoir des applications particulièrement dans pour les comportements de gambling et de toxicomanie ainsi que pour une variété de comportements allant de l'épargne-retraite au maintien de la santé physique et mentale, concluent les auteurs.
Cette recherche est rapportée dans la revue Psychological Science.
(1) La mémoire à court terme, parfois aussi appelée mémoire de travail, permet de retenir et de réutiliser une quantité limitée d'informations pendant une courte période. Cette habileté sous-tend le raisonnement complexe.