Que vous soyez candidate à la présidence du pays ou pour un travail de bureau, vous ne pouvez vous permettre de manifester de la colère si vous êtes une femme,affirme Victoria Brescoll de l'université Yale, coauteure de la recherche.
La campagne présidentielle d'Hillary Clinton a soulevé la question "est-ce que la colère nuit à une candidate féminine?". La réponse semble oui, sans équivoque, à moins que la colère ait rapport avec les traitements d'un membre de la famille, dit Brescoll. "Une femme en colère subit une perte de statut, peu importe sa position", dit-elle.
Brescoll et Eric Uhlmann de l'université Northwestern ont réalisé trois expériences distinctes pour explorer le phénomène: les gens acceptent et même récompensent les hommes qui se mettent en colère mais voient les femmes qui se mettent en colère comme moins compétentes.
Dans ces recherches, des hommes et des femmes observaient des vidéos où des acteurs jouaient les rôles d'hommes et de femmes qui postulaient pour des emplois. Les participants devaient évaluer si les candidats devaient être embauchés, leur compétence et le degré de responsabilités ainsi que le salaire qui devaient leur être accordés.
Les hommes et les femmes faisaient les mêmes évaluations: les hommes en colère méritaient un meilleur statut, un meilleur salaire et on s'attendait à de meilleures compétences par rapport aux femmes en colère.
Quand les acteurs/candidats exprimaient de la tristesse, le biais était moins évident et les femmes étaient évaluées égales aux hommes pour le statut et la compétence mais non pour le salaire.
Les chercheurs ont ensuite demandé à des participants de comparer, pour un emploi de bas statut, des candidats en colère à d'autres qui ne manifestaient pas d'émotion. Mêmes constatations: les hommes en colère étaient davantage valorisés que les femmes en colère peu importe le niveau d'emploi postulé. Mais cette disparité entre hommes et femmes disparaissait lorsque les hommes et les femmes neutres émotionnellement étaient évalués.
Enfin une troisième expérience montrait une façon par laquelle le biais à l'encontre des femmes en colère peut être mitigé. Quand les actrices expliquaient pourquoi elles s'étaient mises en colère, les observateurs avaient tendance à être moins sévères. Là encore, il y avait un biais selon le genre: les hommes étaient dévalués quand ils expliquaient pourquoi ils étaient en colère, peut-être, dit la chercheure, parce que les observateurs avaient tendance à voir cela comme un signe de faiblesse de leur part.
Psychomédia avec source: Eurekalert.
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