Le trouble dissociatif de l’identité (auparavant appelé trouble de personnalité multiple) est, selon le DSM-5 (1), un trouble dissociatif « caractérisé par :
- la présence d’au moins deux états de personnalité distincts ou bien une expérience de possession
- et des épisodes récurrents d’amnésie. »
« La fragmentation de l’identité peut varier selon la culture (p. ex. les formes que prend la possession) et les circonstances. Ainsi, ces sujets peuvent vivre des expériences de discontinuité de leur identité ou de leur mémoire qui ne sont pas immédiatement évidentes pour les autres ou qui sont masquées par les tentatives qu’ils font pour cacher leur dysfonctionnement.
»
Critères diagnostiques
Voici les critères diagnostiques du DSM-5 :
«
Perturbation de l’identité caractérisée par deux ou plusieurs états de personnalité distincts, ce qui peut être décrit dans certaines cultures comme une expérience de possession. La perturbation de l’identité implique une discontinuité marquée du sens de soi et de l’agentivité, accompagnée d’altérations, en rapport avec celle-ci, de l’affect, du comportement, de la conscience, de la mémoire, de la perception, de la cognition et/ou du fonctionnement sensorimoteur. Ces signes et ces symptômes peuvent être observés par les autres ou bien rapportés par le sujet lui-même.Fréquents trous de mémoire dans le rappel d’événements quotidiens, d’informations personnelles importantes et/ou d’événements traumatiques, qui ne peuvent pas être des oublis ordinaires.
Les symptômes sont à l’origine d’une détresse cliniquement significative ou d’une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.
La perturbation ne fait pas partie d’une pratique culturelle ou religieuse largement admise.
N.B. : Chez l’enfant, les symptômes ne s’expliquent pas par la représentation de camarades de jeu imaginaires ou d’autres jeux d’imagination.
Les symptômes ne sont pas imputables aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. les trous de mémoire ou les comportements chaotiques au cours d’une intoxication par l’alcool) ou à une autre affection médicale (p. ex. des crises comitiales partielles complexes). »
Les personnes souffrant d’un trouble dissociatif de l’identité vivent :
«
des intrusions récurrentes et inexplicables dans leur fonctionnement conscient et dans le sens de soi (p. ex. des voix, des actions et un discours dissociés, des pensées, des émotions et des impulsions intrusives),des altérations du sens de soi (p. ex. des attitudes, des préférences et des sentiments donnant l’impression au sujet que son corps ou ses actions ne sont pas les siens propres),
des changements étranges des perceptions (p. ex. la dépersonnalisation ou la déréalisation, comme le fait de se sentir détaché de son corps alors qu’on est en train de découper quelque chose),
des symptômes neurologiques fonctionnels intermittents ».
«
Le stress provoque souvent une aggravation transitoire des symptômes dissociatifs qui les rend plus évidents.»
Prévalence
« La prévalence sur 12 mois du trouble dissociatif de l’identité chez l’adulte dans une étude américaine portant sur une population générale de petite taille était de 1,5 %. Dans cette étude, la prévalence était de 1,6 % chez l’homme et de 1,4 % chez la femme.
»
Autres troubles dissociatifs
D'autres troubles dissociatifs sont la dépersonnalisation et/ou déréalisation et l'amnésie dissociative.
Qu'est-ce qu'un trouble dissociatif ? Quels sont-ils ? (DSM-5)
(1) DSM-5, 5e édition du « Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders », American Psychiatric Association, 2013. Traduction française : Masson, 2015. La première édition du DSM a été publiée en 1952.
Psychomédia avec source : DSM-5.
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