L'échinacée est une plante traditionnellement utilisée pour le traitement ou la prévention du rhume, de la grippe et d'autres infections.
Les produits à base d'échinacée sont très variés, utilisant des espèces, des parties de plantes et des préparations différentes. L'espèce la plus utilisée, l'échinacea purpurea, est considérée comme la plus puissante, selon le National Center for Complementary and Alternative Medicine (NCCAM) américain.
Bruce Barrett de l'Université du Wisconsin et ses collègues ont mené cette étude avec 719 personnes âgées de 12 à 80 ans. Pour soigner un rhume, elles ne prenaient rien du tout, un placebo ou 10.2 g de racine d'échinacée le premier jour et 5.1 g les 4 jours suivants.
Celles qui ont pris l'échinacée ont obtenu une légère diminution de la durée de leur rhume, soit 6.34 jours en moyenne plutôt que 6.74, et de la sévérité de leurs symptômes (environ 10%). Ces différences ne sont pas statistiquement significatives, c'est-à-dire qu'il n'est pas possible de déterminer si elles sont dues au hasard ou si elles indiquent une réelle modeste efficacité. Quoiqu'il en soit, considèrent les auteurs, une efficacité aussi faible ne motiverait pas plusieurs consommateurs à utiliser ce complément.
Par ailleurs, les niveaux d'activité des cellules immunitaires d'échantillons de lavage nasal n'étaient pas différents chez les participants ayant pris l'échinacée.
Bien que certains des essais précédents aient montré des résultats positifs, la plupart de ces essais étaient financés par les fabricants et leur qualité est discutable, indiquent les chercheurs. Des essais plus récents ont donné des résultats contradictoires, et les méta-analyses (qui combinent les résultats de plusieurs études) n'ont pas donné de résultats clairs.
Deux études précédentes du NCCAM n'ont pas constaté de bénéficie de l'échinacae purpurea sous forme de jus frais pour traiter le rhume chez les enfants, ou un mélange non raffiné de racine d'echinacea angustifolia et de racines et de feuilles d'echinacea purpurea chez les adultes. Toutefois, d'autres études, précise le NCCAM, ont montré que l'échinacée pouvait être bénéfique pour le traitement des infections respiratoires supérieures.
Dans une page éditoriale sur le site du NCCAM, Josephine P. Briggs, directrice du centre, indique que pour répondre au défi posé par les résultats contradictoires concernant l'efficacité des produits à base de plantes, le NCCAM s'orientera, dans son nouveau plan stratégique, vers des études sur les mécanismes biologiques et les biomarqueurs avant de réaliser des essais cliniques longs, complexes et coûteux. Avec les connaissances ainsi acquises, il sera possible de concevoir des essais cliniques qui vérifient des hypothèses de mécanismes d'action, ce qui augmenterait grandement les possibilités d'interprétation des résultats négatifs ou équivoques.
Psychomédia avec sources: NCCAM, WebMD, Medpage Today.
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