« Le 29 juin 2018 a été publié dans la revue PLOS One un article très attendu de Pierre Delion et collaborateurs rapportant les résultats de l’essai clinique visant à tester l’efficacité du packing pour les troubles sévères du comportement dans l’autisme », rapporte Frank Ramus, directeur de recherches au CNRS et professeur attaché au Département d'Etudes Cognitives de l'Ecole Normale Supérieure, dans son blogue.

« Le packing est la pratique consistant à envelopper un patient dans des draps humides froids. »

Démarré en janvier 2008, cet essai clinique s’est officiellement terminé en janvier 2015, et la publication des résultats a pris 3 ans et demi de plus.

L’étude, résume Ramus, « compare deux groupes de patients avec trouble du spectre de l’autisme manifestant des troubles sévères du comportement (hétéro- et auto-agression), l’un faisant l’objet d’un traitement de type packing classique (enveloppement humide froid), l’autre faisant l’objet d’un traitement contrôle (enveloppement sec), à raison de 2 séances hebdomadaires de 45 minutes (en moyenne) pendant 3 mois. »

Les résultats sur 3 mois sont équivalents entre les deux conditions. Non seulement l'enveloppement humide froid n'est pas plus efficace que l'enveloppement sec, mais l'étude ne montre l'efficacité de ni l'un ni l'autre puisqu'il n'y avait pas de groupe de comparaison n'ayant pas reçu d'enveloppement.

L'article de PLos One ne fait pas allusion à la psychanalyse, note Ramus qui cite toutefois des extraits de publications précédentes qui montrent que la pratique du packing pour l’autisme est justifiée par des considérations psychanalytiques « plus abracadabrantes les unes que les autres ».

L’étude, conclut-il, « montre que le packing, ou enveloppement humide froid, n’a pas plus d’effet sur l’état des patients qu’un enveloppement sec qui, lui, n’a pas d’autre rationnel que celui de la contention ».

« La pratique du packing pour l’autisme doit donc maintenant cesser, estime-t-il, ainsi que le recommandait la HAS en 2012 et que l’impose la circulaire du 22 avril 2016 sur le financement des établissements médico-sociaux.

Il n’y a donc plus aucune justification à la persistance de formations au packing pour les psychiatres, les psychologues, les psychomotriciens ou les infirmiers, qui soient financées sur fonds publics (dans les instituts de formation ou via le DPC). »

Sur le blogue Ramus méninges de Franck Ramus : Fin de partie pour le packing dans l’autisme.

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