« Un enfant autiste a attendu plus de quatre ans pour obtenir des services de réadaptation, une situation qui a forcé le Protecteur du citoyen à intervenir auprès de l’établissement de santé pour qu’il puisse enfin être suivi par des professionnels », rapporte le Devoir.
Plus d’un an après avoir porté plainte au Protecteur du citoyen, l'enfant a enfin obtenu les services que ses parents réclamaient.
« Il était en attente depuis mars 2011, ça aura donc pris quatre ans et deux mois, a confirmé Claude Dusseault, vice-protecteur pour les services aux citoyens et aux usagers, au Devoir. Ce sont des délais beaucoup trop longs, inadmissibles. »
L’enfant avait été évalué par le centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants du développement (CRDITED) de sa région en décembre 2012.
« On lui avait alors attribué un niveau de priorité modéré », écrit le Protecteur du citoyen dans son résultat d’enquête rendu public le 6 juillet. Conformément aux balises établies par le ministère de la Santé, le garçon aurait dû obtenir des services dans un délai maximum de douze mois.
Mais, faute de ressources, ces délais ne sont pas toujours respectés, note la coordonnatrice du secteur déficience et soutien à domicile du Protecteur du citoyen, Pauline Cummings. « (...) C’est six mois dans les meilleurs cas, de deux à trois ans dans les pires scénarios, et cela varie d’une région à l’autre. »
Le Protecteur du citoyen reçoit en moyenne une quarantaine de plaintes par année pour dénoncer des procédures trop lentes, précise-t-elle.
Les plaintes qui se rendent au Protecteur du citoyen ne représentent toutefois que la pointe de l’iceberg, puisqu’il s’agit d’un organisme de deuxième instance. Si un parent veut porter plainte, il doit d’abord passer par le commissaire aux plaintes de son établissement de santé.
À l’Association de parents de l’enfance en difficulté, la directrice générale, Nadia Bastien, constate que faute de temps et d’énergie, très peu de parents portent plainte. « (...) On essaie de les encourager à le faire, mais la réalité, c’est qu’ils n’ont vraiment pas le temps de s’embarquer dans de telles procédures. Quand ils viennent nous voir, ils sont beaucoup plus dans une réalité de survie. » Plusieurs hésitent également à porter plainte auprès de leur instance locale par crainte de « représailles » pour l’enfant, ajoute-t-elle.
En mars dernier, un rapport du protecteur du citoyen présenté au ministère, recommandait de profiter de la réforme du réseau de la santé pour « mieux intégrer » les services offerts aux enfants autistes.
En 2012, un rapport du Protecteur du citoyen dénonçait déjà l'indisponibilité des services annoncés.
Psychomédia avec source : Le Devoir.
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