Lors de travaux précédents, les chercheurs ont montré que l’ingestion de protéines alimentaires déclenche, quelque temps après le repas, une synthèse de glucose au niveau de l’intestin, lequel est libéré dans la circulation sanguine et détecté par le système nerveux qui envoie un signal "coupe-faim", ou de satiété, au cerveau.
Dans la présente étude, ils décrivent plus précisément une double boucle de réactions en chaîne impliquant le système nerveux périphérique ventral (passant par le nerf vague) et dorsal (passant par la moelle épinière).
Ils ont identifié des récepteurs µ-opioïdes présents dans le système nerveux de la veine porte, à la sortie de l’intestin, qui sont inhibés par la présence des oligopeptides produits par la digestion des protéines.
Les oligopeptides agissent sur les récepteurs µ-opioïdes qui envoient un message par la voie du nerf vague et par la voie spinale vers les zones du cerveau spécialisées dans la réception de ces messages. Puis le cerveau envoie un message-retour qui déclenche la synthèse de glucose au niveau de l’intestin. Cette dernière initie alors l’envoi du message "coupe-faim" dans les zones du cerveau contrôlant la prise alimentaire, comme l’hypothalamus.
L’identification de ces récepteurs et de leur rôle pourrait ouvrir la voie à de nouvelles pistes pour le traitement de l’obésité, estime le chercheur. L’enjeu est de déterminer la façon d’agir sur ces récepteurs pour réguler durablement la sensation de satiété car, sollicités trop fortement, ces récepteurs peuvent devenir insensibles.
Une étude franco-allemande, publiée plus tôt cette année, montrait aussi que le système nerveux entérique est impliqué dans le fait qu'une alimentation riche en graisse et en sucre entraîne une diminution plus rapide des signaux de satiété.
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