On parle de sevrage lorsque l'arrêt ou la diminution de la consommation d'une substance (alcool, amphétamine, cocaïne, nicotine, opiacés, sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques) amène une modification comportementale inadaptée avec des répercussions physiologiques (ex. augmentation de la pression artérielle, de la fréquence respiratoire, du pouls et de la température corporelle) et cognitives. La plupart des symptômes de sevrage sont les opposés de ceux observés en cas d'intoxication avec la même substance.

Critères du sevrage à une substance selon le DSM-IV:

A. Développement d'un syndrome spécifique d'une substance dû à l'arrêt (ou à la réduction) de l'utilisation prolongée et massive de cette substance.

B. Le syndrome spécifique de la substance cause une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel, ou dans d'autres domaines importants.

C. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

Le diagnostic nécessite d'avoir de l'information détaillée sur le sujet. À remarquer que les substances à action rapide sont plus susceptibles de conduire à une dépendance ou un abus. D'autre part, plus la durée d'action de la substance est prolongée, plus le délai avant l'apparition des symptômes de sevrage sera long et plus le sevrage pourra durer longtemps. Il va de soi que si la personne consommait plusieurs substances, les interactions compliqueront le sevrage. Les symptômes les plus intenses de sevrage cessent habituellement quelques jours à quelques semaines après l'arrêt de la consommation. D'autres symptômes peuvent durer pendant des semaines ou même des mois. Si les symptômes persistent, un trouble mental primaire (sans relation avec la médication) doit être envisagé. À remarquer que certains sevrages peuvent être très dangereux, voir mortel, et doivent être supervisés par un médecin. Soyez prudents.

Référence:
American Psychiatric association, DSM-IV, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Traduction française, Paris, Masson, 1996, 1056p.