Réponse à: TATIE (abus sexuel chez un enfant)
Surnom: TATIE
Pays: Canada
Âge: 52
Sexe: féminin
Bonjour! Je suis éducatrice et j'enseigne à la maternelle.
J'ai présentement une enfant très perturbé dans ma classe. Il a un comportement de plus en plus violent. Il mord, griffe et donne des coup de pied aux éducateurs et autres enfants dans l'école. Cette violence a progressé depuis le début de l'année. Il est très intelligent et appliqué dans son travail mais a beaucoup de difficulté à tolérer les jeunes autour de lui. Il a été abusé sexuellement vers l'âge de 4 ans par son demi-frère de 8ans.Il est suivi présentement par une psychologue (seulement 2 séances).
Voici mes questions: Pensez-vous que cet enfant continue à être victime dû à son comportement?
Il voit son demi-frère au 2 semaines. Est-ce que son demi-frère qui est l'agresseur peut être lui-même victime?
Que faire lorsqu'il est en état de crise?
Doit-on le renvoyer chez-lui?
J'ai lu: Abus sexuel de Joy Berry, Te laisse pas faire! de Jocelyne Robert et Ça arrive aussi au garçon! Je comprend mieux ce que cet enfant doit ressentir et j'aimerais l'aider mais parfois la situation me dépasse. Je ne sais quelle attitude prendre face à lui. Merci beaucoup de répondre à cette chronique.
Bonjour Tatie,
Il y a de bonnes chances que le comportement agressif de ce garçon soit dû à l'abus perpétré par son demi-frère, surtout s'il le revoit périodiquement. Il faut cependant se garder d'établir des liens de cause à effet catégoriques, on ne peut pas vraiment en être totalement certain.
Il convient d'observer comment il réagit en présence de ce demi-frère : est-ce qu'il initie le contact, est-ce qu'il l'évite, est-ce qu'il le subit, etc.
Il est possible (mais non certain) que l'agresseur de 8 ans ait été lui-même victime d'agression.
Doit-on le renvoyer chez lui en cas de crise d'agressivité ? Non. Ce serait un aveu d'impuissance. Un bref moment d'isolement suivi d'un renforçateur positif aussitôt calmé peut s'avérer efficace. On peut aussi pratiquer le «reflet de sentiment» («oui, je vois que tu es très en colère») mais il faut d'abord songer à protéger les autres enfants et les éducateurs de l'école en priorité. Il existe aussi d'autres formes de thérapie (par le jeu, par le dessin, etc.) si l'école est équipée pour cela.
Mordre, griffer, donner des coups de pied sont des démonstrations de force. De telles démonstrations de force sont faites par les enfants qui ont subi des situations d'impuissance et qui veulent afficher leur tentative d'être enfin puissants et reconnus comme tels. Dans cette optique, on peut leur confier des tâches symboliques où ils jouent un rôle de contrôle (jouer au chef d'orchestre, choisir les partenaires de son équipe de ballon-chasseur, etc.).
J'espère que ces quelques lignes vous orienteront utilement.
Bien à vous,
Georges-Henri Arenstein, Psychologue