France
féminin
30
oui
grave
Je ne peux pas penser à la mort. C'est une chose impossible pour moi. Dès que j'y pense j'ai des sueurs froides des palpitations voir même des étourdissements. Je me dis : mais je ne
Exemple : je vois un super coucher de soleil en famille. Tout le monde s'extasie et moi aussi mais dans la seconde je me dis : quand tu sera morte tu ne le verra plus. Et c'est comme ca pour tout, tous les jours !!! Pourquoi faire un régime ? dans quelques années je vais mourir ! Pourquoi apprendre à mes enfants à être poli ? Dans quelques années ils seront morts ...etc...
Je n'en peux plus, aidez moi.
Réponse à Raechel (Angoisse de la mort)
17-03-03
Bonjour Raechel,
L’angoisse de mort est une angoisse universelle. Le mieux, c’est de ne pas y penser à chaque instant car cela sabote notre qualité de vie. Et c'est justement ce qui vous arrive.
Il semble bien vrai qu’en étant mort, on ne voit plus ceux qu’on aime, on ne fait plus ce qu’on adore, on ne voit plus de coucher de soleil (dépendant de notre conception de l’au-delà, bien entendu).
Toutes les traditions spirituelles sérieuses comprennent cet élément : l’acceptation du caractère inévitable de la mort. On vit mieux si on accepte (même avec une pointe de réticence) de quitter ce monde un jour et si on accepte aussi ces deux grandes inconnues qui sont le moment de notre mort et la façon dont on va mourir.
Je ne peux vous dire que ceci : un moment est important parce qu’il a une fin. Tout, sans exception, a une fin : une saison, une symphonie, un cours de maths, un coucher de soleil, un régime alimentaire, une vie humaine aussi. Certaines choses évidemment sont plus durables que les autres : les pyramides d’Égypte durent plus longtemps que les maisons. Les maisons durent plus longtemps que les humains. Une vie humaine est plus longue qu’une vie de chien et cette dernière est plus longue qu’une vie de papillon. Mais tout cela est relatif. L’essentiel, c’est de vivre en ayant du plaisir et en mettant l’accent sur le moment présent. C'est ce que tous les sages nous enseignent.
Un coucher de soleil procure du plaisir. Suivre un régime permet de se sentir mieux dans sa peau. Enseigner la politesse à nos enfants rend la vie quotidienne plus agréable. Je répète : il s’agit de goûter pleinement le moment présent.
Je vous invite à méditer sur ce proverbe : «Vis ta vie comme si tu allais vivre cent ans. Et en même temps, vis ta vie comme si tu allais mourir demain.»
Vous pourriez aussi lire ce livre merveilleux : «Pour une mort sans peur» de Arnaud Desjardins, Éd. la table ronde.
Bien à vous,
Georges-Henri Arenstein Psychologue
