Réponse à: NOMI (relation)
Surnom: NOMI
Pays: Canada
Âge: 15
Sexe: féminin
Bonjour,
Une de mes amies ,qui a aussi 15 ans,entretien une certaine relation avec un homme de pres de 48 ans.ils ne font pas l'amour,mais ils se "touchent".
Elle est pleinement consentante a ca.
Mais si personne ne le sait ils ne pourront pas se retrouver en cour pour detournement mineur,n'est-ce pas????
Est-ce que leur grande difference d'age pourrait ,meme si ils sont consentants, le rende coupable de detournement mineur???
Elle est tres inquiete de ces details,alors merci d'avace de votre aide.
P.S. : Elle a lu la question d'Amy donc elle sait que s'ils sont consentants, il serait juger non-coupable,mais elle s'inquiete sur le fait qu'Amy et son copain n'ont que 7ans de difference alors qu'elle a 33ans de difference avec lui et elle veut savoir si ca pourrait changer le verdict. Je tenais a vous donner cette specification.
Bonjour Nomi,
Ta copine de 15 ans entretient une relation de "touchers" avec un homme de 48 ans; elle est pleinement consentante. Je réponds d'abord à tes questions et j'émettrai un commentaire ensuite. Si personne ne le sait . ils ne pourront pas se retrouver en cour, demandes-tu. Pour se retrouver en cour, il faut une accusation. Si personne ne le sait, bien entendu, personne ne pourra accuser cet homme (par une plainte de police, par exemple).
Tu as bien fait de souligner la différence d'âge entre ton amie et cet homme. En effet, pour un mineur, l'âge du consentement est 14 ans et ton amie semble consentante. Cependant, il faut regarder de plus près la nature de ce consentement. En effet, l'homme exerce-t-il un pouvoir de quelque nature que se soit sur la jeune fille (exemple : s'agit-il d'un gardien, d'un professeur, y a-t-il un grand écart d'âge, quelle est la nature de la relation entre les deux, etc.) ? Le grand écart d'âge dont tu fais mention (33 ans) semble démontrer que cet homme exerce une forme subtile de pouvoir sur ton amie, de sorte que, lorsque tu dis quelle est pleinement consentante à la chose, ce consentement m'apparaît sujet à controverse : il n'est pas totalement libre et éclairé. Et comme il ne s'agit manifestement pas ici d'une agression sexuelle, l'accusation qui s'applique, advenant une plainte, en est une d'"exploitation sexuelle". N'importe qui peut porter plainte, même elle-même.
En défense, l'avocat de l'homme de 48 ans cherchera à établir que la jeune fille était lucide, bien disposée, pleinement consentante ("willing" comme disent les jeunes) et que l'accusé se trouvait dans une position telle qu'aucune forme d'autorité ne s'est exercée de sa part envers elle.
Cependant, il m'apparaît très difficile, pour ne pas dire à la limite de l'impossible, de convaincre le juge (advenant une poursuite) qu'on est en présence d'une relation amoureuse égalitaire. Si le copain de ton ami avait 19 ans, le juge pourrait plus facilement conclure à une relation amoureuse et une éventuelle poursuite n'irait pas bien loin (sauf s'il y a des preuves d'une réelle agression, bien entendu).
Le procureur de la Couronne, lui, cherchera sûrement à établir que l'homme de 48 ans a utilisé son âge, son expérience, sa persuasion, pour satisfaire égoïstement ses besoins à lui, alors que la jeune fille était subjuguée par le pouvoir qu'il exerçait subtilement sur elle.
Comme tu le vois, la situation ne le rend ni coupable ni non-coupable automatiquement. Les avocats plaident et le juge rend sa décision. Dans le cas que tu décris, la défense risque fort d'avoir une grosse pente à remonter.
Voilà pour la réponse à tes questions. Un bref commentaire maintenant. Je m'interroge sur deux points (sur le plan psychologique). Comment se fait-il que ton amie se montre consentante à des touchers sexuels avec un homme de 33 ans son aîné alors que la majorité des jeunes de 15 ans recherchent un partenaire de leur âge ? Et comment se fait-il que cet homme, supposément mûr, recherche son plaisir auprès d'une jeune de 15 ans au lieu de se trouver une partenaire de sa génération . ou tout au moins adulte ?
Hormis toute considération légale, et bien qu'ils soient difficiles à éclaircir, ces points méritent considération, à mon avis.
La présente réponse a été rédigée en collaboration avec Me Claude Mayrand, avocat.
Bien à toi.
Georges-Henri Arenstein, Psychologue