Réponse à: MAMANSEULE (je ne sais pas si je m'occupe bien de mon enfant)
Surnom: MAMANSEULE
Pays: Canada
Âge: 39
Sexe: féminin
Bonjour,
Voici le problème pour lequel je vous écris ce soir : je ne sais pas si je m'occupe bien de mon enfant. J'imagine que cela peut vous sembler anormal, on se dit qu'il suffit de faire de son mieux et de faire preuve de bonne volonté pour bien élever ses enfants, mais moi, je sais vraiment plus sur quel pied danser.
## Ce n'est pas du tout anormal. Beaucoup de parents se posent cette question.
Mon garçon a 10 ans, il me semble d'une intelligence normale, au moins, même s'il pose souvent des questions bizarres et a une façon très particulière de voir les choses. Il fait des raisonnements surprenants, je jurerais parfois qu'il est surdoué. Le principal problème, c'est qu'il a beaucoup de difficulté à apprendre. En plus, les circonstances ont fait qu'il a changé d'école à chaque année, à chaque fois il est évalué. La plupart du temps ils n'arrivent pas à cerner la raison de ce qui ne va pas. Il est très inconstant dans les résultats qu'il obtient. Il a souvent eu l'aide d'un autre professeur, juste pour lui, dans ses classes des années précédentes. Bien entendu, une pédiâtre lui a prescrit du ritalin, elle estime qu'il souffre du fameux déficit d'attention.
## A-t-il évalué sur le plan pédagogique seulement ou sur le plan intellectuel également ? Une évaluation intellectuelle vous permettra de savoir s'il est vraiment surdoué. Les changements annuels d'école n'ont sans doute pas aidé à la situation.
Pour les devoirs, il manque énormément d'autonomie, si je ne suis pas à côté de lui, il n'avance pas du tout. Hier, par exemple, j'ai regardé l'heure, pour écrire (copier) 11 phrases, ça lui a pris 45 minutes, et ce n'était à peu près que le tiers de ce qu'il avait à faire! Je n'arrive à peu près jamais à lui faire faire tous ses devoirs sauf en prenant entre 1 et 2 heures, et c'est beaucoup trop, je suis parfois tellement découragée, je ne sais pas quoi faire, je suis souvent obligée de lui en faire faire un petit bout le matin, avant qu'il ne parte.
## Avez-vous vérifié la possibilité que cette situation soit la conséquence de la prise de ritalin ?
Je suis inquiète pour lui, il me semble que c'est important d'arriver à l'école et d'avoir tout fait. Devant la liste de tout ce qu'il a à faire, il se décourage facilement et en même temps il me dit qu'il faut absolument qu'il le fasse. Régulièrement nous manquons de temps et je finis parfois par perdre patience, la bonne humeur disparait et les remarques positives sont difficiles à trouver. D'autres fois, je lui dis d'arrêter et d'aller jouer ou se coucher. Il a eu 1 sur 20 dans son dernier contrôle de dictée. Je ne réussis même pas à lui faire se rappeler que "je" ça ne s'écrit pas "ge". Il l'a appris en 1ère, et l'a oublié en 2è, l'a ré-appris en 3è et ne le sait plus...
## A-t-il aussi été évalué par un orthopédagogue ? Peut-être s'agit-il d'un trouble d'apprentissage spécifique.
Je ne veux pas passer mon temps à lui pousser dans le dos. Ma crainte est que cette situation finisse par tout bousiller ce qu'il a de bon comme qualités à part cela. C'est un enfant attachant et je l'aime énormément. Des fois j'en arrive à penser que dans les circonstances je devrais mettre une croix sur la réussite scolaire et me concentrer sur les bonnes habitudes à prendre, fixer la durée des devoirs à tant de minutes et arrêter même si on a pas fini. À l'école, quand la cloche sonne, ils arrêtent bien eux. Mais je m'en veux de penser ça, je m'en veux de ne pas y arriver.
## Il serait utile qu'il apprenne graduellement à gérer lui-même son temps d'études.
L'année passée, j'ai complètement abandonné pendant quelques temps, j'ai réalisé qu'il valait mieux que j'arrête plutôt que de me mettre à crier après lui. J'ai consulté une travailleuse sociale mais elle a surtout réussi à me faire sentir coupable et comme elle refusait de rencontrer mon fils avec moi, j'ai fini par arrêter d'aller la voir. Depuis cet été, nous habitons une autre ville, l'année commence et je ne connais pas encore les ressources disponibles. J'aimerais bien savoir ce que vous en pensez et si vous savez ce que je pourrais faire pour faire plus que juste m'en sortir. Son père n'est d'aucune aide, il a vécu lui-même ses années d'école comme une suite de mauvaises expériences. ## Il serait utile d'explorer comment votre fils lui-même voit la situation. Que veut-il faire ? Est-il libre d'exprimer ses émotions, etc. ?
Par ailleurs j'ai une fille qui est plus âgée et qui habite maintenant chez son père. Elle, elle souffrait de lunatisme, je n'ai jamais demandé quel était son Q.I., je ne voulais pas être influencée par ce résultat, c'est la pédiâtre, (une autre) en discutant avec elle au sujet de ses difficultés à l'école, qui nous a dit que les tests lui attribuait une intelligence très supérieure. Contrairement à son frère, ses problèmes sont surtout au niveau de la motivation, c'est trop facile pour elle, elle ne travaille pas assez. Mais au moins elle s'en tire assez bien, c'est juste de valeur qu'elle ne soit pas intéressée. Je vous raconte cela pour la raison suivante : Croyez-vous qu'il est possible que les difficultés de mon fils puissent cacher, même à des professionnels, une plus grande intelligence qu'il ne paraît avoir?
## Un psychologue scolaire aurait tôt fait de déceler soit une douance soit une créativité élevée.
Je vous remercie de votre attention, je sais que vous avez beaucoup de courrier et je comprendrai si vous n'avez pas le temps de me répondre. Merci aussi pour votre travail, il y a certainement beaucoup de gens que vous aidez par vos réponses. J'espère que vous aurez le goût de continuer encore longtemps.
## Grand merci ! :o)
## Bien à vous.
Georges-Henri Arenstein, Psychologue