Réponse à: MAMAN (peur infantile)
Surnom: MAMAN
Pays: Canada
Âge: 32
Sexe: féminin
Bonjour,
Ma fille de cinq ans a développé depuis quatre ou cinq mois des peurs infantiles qui prennent de plus en plus de place dans son quotidien. Elle nous dit avoir peur des monstres et de la torture...Cela fait en sorte que nous devons l'endormir tous les soirs et qu'elle ne veut jamais être seule dans une pièce même si nous ne sommes vraiment pas loin. Il s'en faut de peu pour que nous soyons obligés de l'accompagner à la salle de bain.
Est-ce que cela passera ?
Avoir des peurs infantiles c'est normal mais à ce point l'est-ce encore ?
Nous tentons de rationnaliser tout cela avec elle mais jusqu'à maintenant cela donne peu de résultat.
Est-ce que cela passera tout seul (comme ce fût le cas avec ma fille qui a maintenant huit ans) ou devons-nous faire quelque chose de particulier?
Merci de votre réponse.
Bonjour Maman,
L'enfant voit le monde à partir de ses yeux d'enfants; il est donc important que nous, adultes, évitions de juger ses réactions. Écouter et chercher à identifier que qu'il vit, le tout dans un esprit d'ouverture, est la bonne direction à prendre.
Votre fille de cinq ans a peur des monstres et de la torture. Écoutez-la, mettez-vous à sa hauteur, regardez avec ses yeux et écoutez avec ses oreilles. Et bien entendu, accompagnez-la à la salle de bain.
Est-ce que cela passera ? Avec l'aide efficace de ses parents, oui.
Est-ce normal à ce point là ? Oui.
Il est bien évident que, lorsque votre fille parle de monstres et de torture .. elle ne parle pas vraiment des monstres et de la torture. Dans le bagage des adultes, les monstres n'existent pas et la torture se passe dans les prisons dans d'autres pays. Mais votre fille présente ses peurs non pas avec votre bagage mais avec le sien.
Vous avez tenté de rationnaliser tout cela avec elle, mais cela donne peu de résultat. Alors arrêtez. Evitez de rationnaliser puisque les peurs ne partent pas du monde de la raison, elles partent du monde des émotions et du monde de l'imaginaire. À cinq ans votre fille est encore beaucoup dans ce monde, ce qui est normal; en plus, elle n'a pas encore les mots pour dire les choses à la manière des adultes.
Les solutions : accueillir et accepter l'émotion par des reflets et des phrases de reconnaissance («Oui, tu sembles avoir très peur; c'est vrai que c'est effrayant»). Faire parler l'enfant («Explique-moi») et l'aider à libérer son énergie (respirer, crier) et l'inviter à chercher ses solutions («Qu'est-ce que tu peux faire pour chasses les monstres ? »)
Plus votre fille ses sentira entendue et comprise, plus elle deviendra autonome dans sa recherche de solutions et solide face à ses craintes. Cette attitude est de loin préférable à celle qui consiste à donner de l'information («les monstres, ça n'existe pas») ou à rationnaliser les choses («Réfléchis un peu, c'est impossible !»)
Bonnes pensées pour votre fillette et pour ses parents, Maman.
Bien à vous,
Georges-Henri Arenstein, Psychologue