Bonjour,
Tout d'abord, je voudrais vous remercier d'offrir vos services gracieusement en répondant à nos questions et en nous fournissant autant d'informations sur les pages de votre site. Ma question concerne ma fille d'un an. J'ai l'impression qu'elle est insécure. Ma
Il lui est déjà arrivé d'agir comme ça avec moi aussi. On dirait qu'elle a des phases où elle est tellement insécure qu'elle refuse même que je la dépose 2 minutes. Puis, quelques jours plus tard, elle redevient plus indépendante. Je ne comprends pas ce qui peut causer une aussi grande insécurité. Je suis restée à la maison avec elle pendant 7 mois à temps plein. Je suis ensuite retournée travailler graduellement. Je suis maintenant à temps plein mais continue de l'allaiter. De plus, je ne l'ai jamais laissé pleurer. J'ai toujours répondu à ses besoins. Elle dort avec moi et son papa pratiquement tous les soirs (c'est moins fatigant pour moi qui l'allaite puisqu'elle ne fait toujours pas ses nuits). Est-il possible que mon désir de la sécuriser ait eu l'effet contraire et ait causé cette insécurité???
Le seul autre élément qu'il m'est possible de voir comme hypothèse est la garderie qu'elle a fréquentée pendant 4 mois. Celle-ci avait un roulement de personnel très élevé, l'éducatrice pouvant changer hebdomadairement, bi-mensuellement ou mensuellement. Je l'ai d'ailleurs retirée pour cette raison. Mais est-ce une raison suffisante pour causer une insécurité profonde chez un enfant?
Bref, j'aimerais que vous m'aidiez à déterminer la source du problème afin que je modifie mon comportement ou quoi que ce soit d'autre. De plus, j'aimerais que vous me donniez des ouvrages ou des articles en référence qui pourraient me guider dans ma démarche.
Je vous remercie énormément du temps que vous m'accordez.
Réponse à Maman (insécurité de mon bébé)
26-03-02
Bonjour Maman,
Merci, en premier, de votre gentil commentaire dirigé à notre équipe.
Selon votre description, vous semblez avoir tout fait pour bien sécuriser votre fille : vous êtes restée à la maison à temps plein pendant plusieurs mois, votre retour au travail s'est effectué graduellement, vous l'allaitez encore, vous ne l'avez jamais laissée pleurer et vous avez toujours répondu à ses besoins. Tout cela est très bien.
Vous mentionnez cependant, et avec une grande perspicacité de maman, deux éléments qui risquent d'être à l'origine de l'insécurité de votre fille : le roulement de personnel très élevé à la garderie et votre propre désir de sécuriser votre fille. Parlons-en un peu.
Les jeunes enfants construisent leur sentiment d'identité à partir de leurs liens d'attachement et plus spécifiquement à partir de la continuité de ces liens. C'est justement la continuité qui va leur conférer leur puissance et leur efficacité et qui sera à la base de la création de liens futurs de qualité. Si le roulement du personnel à la garderie empêche le maintien des liens que votre fille est en train de créer avec lui (le personnel), elle peut, effectivement, en ressentir une certaine insécurité.
Par ailleurs, votre propre désir de sécuriser votre fille, en soi, est très sain. Cependant, si ce désir est causé par votre propre insécurité, il m'apparaît alors logique que celle-ci puisse se «transmettre» à elle. En effet, les jeunes enfants sont de véritables «éponges» : ils captent bien plus de choses de la réalité que ce que l'on veut bien leur transmettre.
Vous envisagez de «modifier votre comportement». Mon impression est que c'est davantage votre attitude intérieure qui pourrait faire l'objet d'un changement : vous dites qu'elle refuse que vous la déposiez deux minutes. Il est évident que si elle manifeste son insécurité par un refus, des cris, des gestes, des pleurs, et qu'ensuite vous la reprenez dans vos bras, vous venez alors de renforcer son insécurité. Il serait correct de la déposer; puis, devant ses protestations, refléter son comportement et ses émotions : «Oui, tu es triste, tu protestes, je te vois et je t'entends; tu vois, je reste tout près de toi?»
Un excellent livre à ce propos : «Parents épanouis, enfants épanouis» de Faber & Mazlish, Éd. Relations Plus, Cap-Pelé (N.-B.), 2001.
J'espère que ces quelques lignes auront réussi à clarifier les choses.
Bien à vous.Georges-Henri Arenstein
Psychologue