Réponse à: JESS (amour)

Surnom: JESS
Pays: Canada
Âge: 31
Sexe: féminin

Bonjour M. Georges-Henri Arenstein,

Tout d'abord, Félicitation pour tout l'équipe de votre site ainsi que votre excellent travail, surtout que c'est bénévole. Vous faites sans doute partie des gens pour lequel son travail c'est sa passion, son style de vie mais plus que ça en fait, c'est vous, votre identité. Alors le travail ce n'ai pas vraiment un travail mais c'est vraiment l'expression de son Soi. Il va de soi que cela fait partie de votre vie de réfléchir sur divers phénomènes, essayer de comprendre l'être humain, aider les gens à comprendre leur réalité en leur amenant des pistes de réflexions. Vous le faites bien sûr pour aider mais aussi parce que c'est aussi tellement enrichissant pour vous en tant que psychologue de réfléchir sur certaines problématiques ou phénomènes et d'apporter une compréhension sur certaines réalités que vivent les gens dans notre société. Parce que c'est ça qui motive une personne à s'orienter en psychologie n'est-ce pas, de vouloir comprendre le monde qui nous entoure! De comprendre les comportements des individus, l'interaction avec la société, cet univers dans lequel on est plongé à une certaines époque et culture précis qui influence notre façon de ce comporter également. Quelle richesse et quel mystère, l'être humain...

## Je suis pleinement d'accord avec vous. Merci pour vos bons mots.

Bref, vous êtes un modèle pour moi qui se dirige dans cette discipline! C'est pourquoi aussi que j'ai découvert ce site et j'y réfère régulièrement. Je vous trouve très professionnel et votre façon d'exprimer votre philosophie de vie en faite me rejoint pas mal.

## Grand merci.

Par contre en lisant la question de Micheal sur l'âme soeur (semaine du 5 Novembre) j'ai accroché sur certaine idée de votre théorie que j'ai vu aussi reformulé à quelque reprise chez d'autres personnes et je cite " C'est un mythe très répandu de croire que notre deuxième moitié se trouve à l'extérieur de nous, alors qu'en réalité . Devinez où loge l'âme-s ur ? " L'âme-s ur réside au plus profond de nous. Il faut ôter quelques couches (résistances, transfert, pelures, etc.), pour y avoir accès"

## Je m'empresse de préciser qu'il ne s'agit pas de ma théorie à moi. Il s'agit d'une vision humaniste-existentielle de l'amour.

Bien que je trouve que cette affirmation soit juste! Qu'il ne faut pas dépendre de quelqu'un pour être heureux par exemple. Que ce qui est le plus important c'est l'amour de soi et son estime personnelle. Je pense aussi que l'amour qu'on donne et qu'on reçoit d'une personne est une variable très importante qui contribue grandement à notre épanouissement personnelle, à se connaître davantage, à se dépasser, se valoriser, s'actualiser, etc. La relation à deux est selon moi l'idéal. C'est pourquoi que je trouve que c'est normal de vouloir chercher son âme soeur.

## Oui, tout-à-fait normal.

Cela ne veut pas dire qu'on a "besoin" de l'autre pour vivre! Cela n'ai pas selon moi de la dépendance affective!

## Effectivement. Mais ce piège est là qui nous guette !

Mais bien qu'on a besoin d'aimer et d'être aimer . Comme le disait Freud : " un indice d'une bonne santé mentale est d'aimer et travailler" On peut aussi référer à la pyramide des besoins de maslow où les besoins affectifs est une dimensions importante et empêche souvent la personne à accéder à des besoins psychologiques supérieurs tel que l'estime de soi et des autres où la réalisation de soi parce qu'il n'a personne dans sa vie pour combler ses besoisn affectifs. Il est vrai que nous sommes dans une société de plus en plus individualiste où les valeurs familiales semblent moins importantes que la réussite sociale et le développement personnel ( son Moi d'abord) mais est-il aussi réaliste de penser se développer pleinement et sainement sans tenir compte de cette dimension ( aussi importante) qui est d'avoir une relation amoureuse, intime, ne pas se sentir seule.

## Oui, il est réaliste qu'une personne se développe pleinement et sainement sans relation amoureuse intime.

Car même si la société et la culture actuelle met moins d'emphase là dessus, il reste que tu es perçu un peu comme marginal ( peut-être moins maintenant puisqu'il y a tellement de divorce dans notre société) si tu n'ai pas en couple. Du moins on est porté à croire qu'il manque quelques chose à la personne pour être heureuse lorsqu'on la sait célibataire! Et on est alors persuadé que lorsque la personne connaîtrera l'amour, elle sera plus heureuse! Ce n'ai pas seulement un mythe, c'est la réalité. Un fait qu'on constate, concrètement chez les individus.

## Ce n'est pas parce que les autres perçoivent le célibataire comme marginal, qu'il l'est automatiquement.

D'ailleurs ce n'ai pas pour rien que de nombreuses théories tient compte aussi de cet élément dans l'épanouissement de l'individu et son développement personnel. Erikson qui a développer une théorie en tenant compte des enjeux psychosociaux que nous développons à différente âge,nous montre ce que la société s'attend de nous . On s'attend à ce que l'enfant grandisse, qu'il ait un travail, qu'il se marie etc.. et lorsqu'on la personne ne peut pas s'intégrer aux différents rôles sociaux prescrit qui sont attendus tout au long de son développement, on dit qu'elle a une identité diffuse, donc qu'il y a quelque chose qui ne marche pas et donc qu'elle ne peut être pleinement heureuse comme ça!

## Oui; mais l'individu peut aussi développer un bagage de forces grâce à une modalité relationnelle dominante saine et équilibrée. En outre "identité vs diffusion" sont les dimensions en opposition qui appartiennent au stade 5 seulement. Si la découverte de l'identité est le pôle souhaitable, l'exploration des rôles et des buts fait partie du stade de la recherche d'une identité psychosociale. Le modèle d'Erikson nous dit que sur le plan intrapsychique, l'opposition de deux pôles (tendances) rappelle le combat du moi dans son rôle de médiateur entre les demandes pulsionnelles et les exigences de la réalité : et le célibat peut très bien représenter une exigence de la réalité.

Je suis d'accord avec vous qu'il faut d'abord s'aimer soi-même pour pouvoir aimer quelqu'un d'autre. Qu'il faut apprendre à se connaître, qu'il ne faut pas donner ce pouvoir à quelqu'un d'autre pour être bien et heureuse mais le fait d'être amoureuse et avoir quelqu'un dans sa vie est un plus (+)dans la vie de quelqu'un.

## Dans la vie de quelques-uns oui, mais pas obligatoirement de tous.

Qui lui permet plus facilement de jouir plus pleinement de la vie, d'être plus heureux parce qu'elle offre la possibilité de donner et recevoir au quotidien de l'amour, d'avoir accès à des besoins psychologiques supérieurs. Car cela donne soudainement beaucoup de force le fait de se sentir aimer et surtout d'aimer.

## Beaucoup de célibataires aiment et se sentent aimés.

C'est pas pour rien qu'on dit que l'amour peut soulever des montagnes. Cela donne accès à des dimensions de nous mêmes peut-être jusqu'ici insoupçonné. Et qui permet donc de se connaître davantage, de s'actualiser et se réaliser encore plus...peut-être plus rapidement que d'enlever des pelures, les résistances,transfert et blessures profondes vécu dans des expériences antérieures. Et cela n'ai pas un mythe.. puisque vécu par plusieurs personnes et appuyer aussi par divers théories. Cela a aussi un caractère scientifique et analyser par divers recherches.

Bien sûr qu'il faut essayer de guérir ses blessures et d'en prendre conscience pour être bien avec soi-même et se connaître soi-même davantage et ainsi s'aimer davantage, s'estimer davantage, pouvoir aimer davantage et s'avoir ce qu'on veut réellement dans la vie pour se sentir bien avec soi-même et être heureux.

Je suis d'accord qu'il ne faut pas chercher l'amour à tout prix pour combler un manque et pour remplir un vide en dedans de soi qui a justement l'effet inverse de l'épanouissmeent personnelle et son développement, qui empêche ainsi de se connaître parce qu'on ne va pas voir au fond de soi ce qui ne va pas! On le fuit ! on camoufle en rajoutant des pelures supplémentaires là en effet! Ce n'ai pas ce que je dis, non plus! ( J'ai peur de pas me faire bien comprendre!)

## Je comprends très bien et je vous suis. :o)

Ma peur c'est qu'il ne faut pas aussi tomber dans une vision individualiste qu'on peut se satisfaire soi-même, qu'on a besoin de personne et que ce n'ai qu'en soi qu'on peut trouver l'âme soeur! Donc, j'aimerais bien savoir au juste ce que vous transmettez comme message et comme valeur lorsque vous disez que ce n'ai qu'en nous qu'on retrouve l'Âme soeur? même si je comprends. J'ai peur parfois que le fait de ne pas approndir sur ce sujet induise les individus à devenir de plus en plus individualiste " Le MOI" même si important , il ne faut pas tomber dans l'égoïsme non plus!!!

## Bien sûr que non !

L'amour est un concept, un construit difficile à analyser. C'est pas étonnant d'ailleurs, qu'on dit de l'amour que c'est un mystère!

Je comprends le sens de votre intervention que j'adhère également à prime abord! Mais je voulais apporter des éléments aussi parce que je trouve que c'est pas aussi simple que ça. Parfois ça peut devenir mêlant et les gens peuvent devenir confus !

Enfin... C'est tellement compliqué de parler de ça,c'est philosophique, psychologie. c'est des concepts tellement abstrait! C'est tout un art d'être capable de vulgariser en mot simple... C'est tout un art d'être psychologue! la plupart des individus n'aime pas aborder des problèmes profonds, d'ordre psychologique qui semble nous dépasser et existentielle. On le comprend dans sa tête, quand on réfléchit à ce phénomène, on fait plein de lien ensemble, on semble avoir une idée clair, et pourtant c'est quand même si compliqué ... l'être humain! rien n'ai vraiment absolu, tout est en mouvement en changement ! c'est pourquoi on a toujours à dire, et des remise en questions sur ce qu'on croit!

Mais il est vrai aussi que c'est à travers nos propres lunettes que nous basons notre propre théorie sur la façon de voir le monde et d'interpréter les comportements et situations.

Bien à vous.

## Lorsque je disais que l'âme-s ur réside au plus profond de nous, je parlais de notre complément. Je ne niais pas le fait qu'il est bon d'aimer une autre personne. Je dénonçais le piège qui consiste à croire que l'autre possède ce qui nous manque et que sa fréquentation nous rendra enfin complet, ce qui est une illusion, bien entendu.

## Merci pour vos précisions.

## Bien à vous.

Georges-Henri Arenstein, Psychologue