Réponse à: Fleur de Cactus
Âge: 40
Sexe: féminin
La question concerne un problème que vous vivez ? OUI
Considérez-vous ce problème comme étant grave ? GRAVE
Je vous ai écris dernièrement pour vous faire le bref témoignage suite au décès tragique de mon jeune ado de 14 ans tué par un chauffard en état d'ébriété. Au moment où je vous écris, mon mari s'est réveillé en état de choc car il a rêvé pour la première fois à notre fils décédé. Il le voyait dans la maison en compagnie de ses 2 frères. Cependant, il était de dos. Il était tellement content de le voir, il lui disait: Maxime, c'est bien toi ? Puis, il s'est approché par derrière pour le prendre dans ses bras et Maxime semblait gêné et ne voulait pas le regarder. C'est alors que mon mari l'a retourné et il a vu l'horreur de mon fils dévisagé et tout croche. Maxime lui a répondu d'une petite voix criarde, oui, c'est moi. Puis, mon mari s'est réveillé en gémissant et était bouleversé. Ce qui m'intrigue, c'est que mon fils de 10 ans, qui était le garçon qui était le plus proche de Maxime, a fait un rêve identique il y a quelques semaines. Le tout dans les 2! cas n'a duré qu'un instant, comme un flash. Moi, je l'ai entrevu une seule fois depuis sa mort et ce fut très court mais je ne l'ai aperçu que de dos. Je suis la personne qui dans la maison laisse sortir le plus ma peine. Je pleure souvent, je cherche souvent mon garçon à travers des objets lui ayant appartenu, des vêtements que je vais sentir.. Pour trouver un soulagement, je vais me glisser sous ses couvertures où je réussis à trouver un peu de paix et réussir à m'endormir. Est-ce que le rêve de mon mari et mon garçon cadet de 10 ans sont normaux? Est-ce que cela puisse être un signe de Maxime qui vient leur dire qu'il est mieux où il est ? Qu'il serait comme ils l'ont vu dans leur rêve ? Est-ce un message de l'au-delà. J'ai besoin de savoir et essayer de trouver une réponse significative à ces rêves ou plutôt cauchemars pour eux. Est-ce normal que ces images traumatisantes ? Moi, en revanche, lorsque je me réveille, c'est toujours les images d'horreur qui ! se présentent sous mes yeux. Je le revois sans cesse baigant dans son sang lorsque nous sommes arrivés sur les lieux de l'accident car nous allions voir s'il n'était pas en panne avec son cyclomoteur dû à son retard. Quand est-ce que je pourrai être libérée de ces images atroces qui sont constamment en veilleuse pour venir troubler mon sommeil. Mon fils est décédé depuis le 4 octobre 1997, 116 jours aujourd'hui, et la douleur intense est toujours la même. J'ai mal au dedans. Mal à mon coeur. Mal à Maxime. À l'aide.
Merci de votre réponse si vous pouvez m'aider un peu.
D'abord, madame, nous sympathisons avec vous et votre famille pour le grand malheur que vous vivez.
Les rêves et les images que décrivez sont des réactions tout à fait normales au décès de votre fils. Les images et les rêves font partie du deuil normal. Dans votre cas cependant, ces réactions particulièrement intenses et pénibles nous semblent constituer davantage des réactions de stress post-traumatique étant donnés les circonstances du décès de votre fils et l'état dans lequel vous l'avez retrouvé.
Voyez notre dossier sur le stress post-traumatique. Vous reconnaitrez ces réactions qu'on appelle de la reviviscence. Ces images devraient s'atténuer avec le temps.
Nous vous conseillons de consulter un(e) psychologue pour vous aider à traverser cette période difficile et retrouver graduellement vos motivations à poursuivre votre vie. Pour ce, informez-vous auprès de l'Ordre des psychologues afin qu'on vous réfère quelqu'un qui a beaucoup d'expérience avec le deuil et le stress post-traumatique. Attention aux thérapeutes de toute sorte qui pourraient vous entraîner, dans cette période difficile, dans toute sorte d'interprétations mystiques des phénomènes que vous vivez qui sont des réactions de l'organisme des plus normales dans les circonstances.
Il vaudrait sans doute la peine de vérifier si ces services pourraient être défrayés par la Société d'assurance automobile ou l'IVAC (Indemnisation des victimes d'actes criminels).
Bon courage et bonne chance.
Hélène Lebel
Richard Paquette
Psychologues, M.A.PsychoMédia