Réponse à: FANNY (dépendante de sa mère)
Surnom: FANNY
Pays: France
Âge: 31
Sexe: féminin
Je me heurte à un problème, je ne sais pas si c'est le mien ou de ma mère. A chaque fois que je lui ai présent un ami, il ne lui convient jamais. Milieu familial, études, physique, comportement, tous les prétextes sont bons. Il m'est arrivé par deux fois de quitter mon ami pour faire plaisir à ma mère. là, alors qu'une fois encore je lui ai présenté mon ami, qui ne lui convient pas, je n'ai pas envie de tout lâcher pour elle. J'ai 31 ans, je pense ne pas me tromper, ou en tout cas ce n'est pas son problème. Je ne sais pas comment résoudre le problème, je vois mon ami mais je n'en parle plus à ma mère, et cela me fait souffrir de lui cacher un pan de ma vie. J'aimerais que le problème se solutionne, mais avec ma mère nous ne parlons pas du sujet, car elle se met à pleurer, et moi je m'énerve. Comment sortir de cette situation? Merci pour votre réponse
Bien chère Fanny.
Décidément, tu n'es pas encore séparée de ta mère! Elle a encore trop d'emprise sur toi, comme si tu étais restée une petite fille qu'elle maintient comme cela. Cela doit faire ton affaire en quelque part puisque tu endures cela. Quand tu me demandes si c'est ton problème ou celui de ta mère, je te réponds tout de go : c'est le TIEN. Ta mère en n'a pas. C'est toi qui demande conseil puisque tu en souffres. Tant qu'on ne souffre pas, c'est que nous sommes en équilibre psychique. Quand on sent un malaise, cela met en mouvement et cela donne envie de trouver des solutions.
Quand vas-tu apprendre que pour se séparer de quelqu'un, cela fait mal et est difficile? Camus disait, " Il est facile d'être esclave, c'est d'être libre qui est difficile ". C'est une lutte de toute une vie. Mais à 31 ans, je pense que ce n'est pas à ta mère de décider pour toi. Tu as peine à te différencier de ta mère, et quand tu le fais, elle te fais sentir coupable, et cela marche.
La preuve, tu le dis, est que quand vous en parlez, elle se met à pleurer et toi, ça t'énerve. Le tour est joué, tu redeviens petite fille incapable d'avoir des sentiments, des opinions, des valeurs, des perceptions qui sont les tiennes. Tu vis de la dépendance, aux prises avec une mère sur-protectrice et contrôlante. Il faut que tu t'entraînes à penser à toi, à faire des activités, à avoir des amis qui sont à toi, les tiens, à apprendre à dire JE et ne pas te sentir honteuse de faire ce qui te plaît. Le danger, si tu n'y prends garde, c'est que ta mère va avoir envie de s'immiscer dans ta vie de couple, familiale, et le reste. Quand vas-tu cesser de te complaire dans ce rôle de protectrice de ta mère et te considérer être celle doit rendre heureuse l'autre, soit ta mère maintenant, mais plus tard, ce sera le conjoint.
Va consulter, si tu peux te le permettre, pour apprendre à te bâtir un monde qui est le tien et qui n'est pas celui de ta mère. Brise cette dépendance malsaine et qui doit t'empoisonner la vie. Le problème ne se solutionnera pas de lui-même, comme par magie. Il se règlera lentement, au fil du temps, avec des petites victoires sur la croyance que tu as que c'est l'Autre qui sait ce qui est bon pour toi. J'ai envie de te brasser, de te secouer car ta vie est trop précieuse pour que tu ne te fasses pas confiance pour affirmer tes limites et faire respecter tes frontières sans culpabilité. Bouge.
Bonne route.
Norbert Fournier, Psychologue