Réponse à: CHIQUITA (un amour qui ne veut pas mourir)

Surnom: CHIQUITA
Pays: Canada
Âge: 20
Sexe: féminin

À tous ceux qui liront mon text,

Je n'ai pas l'habitude de livrer mes secrets aux étrangers, mais pourtant une force à l'intérieur de moi m'a poussé à le faire. Peut-être allez-vous juger que mon histoire est banale comme toutes les autres amours d'amours? Sans doute, toutes les peines d'amour se ressemblent, pourtant j'ai soufferte comme ça se peut pas...

Tout au long du secondaire, j'ai eu plusieurs beguin mais un seul a été vrai; je suis tombée en amour pour la première fois à quinze. À cette époque, "il" avait 17 ans et malgré notre différence d'âge, nous étions à la même niveau (en secondaire III) et aussi dans les même classes. Je l'ai trouvé sympathie et affectueux dès le premier instant que je lui ai parlé. Très vite, nous sommes devenus des amis. Il s'était occupé de moi comme personne ne l'a jamais fait jusqu'à là. Chaque jour, matin, récré et après dîner, il venait me cherchait à ma case et on allait en classe ensemble. Il transportait toutes mes affaires: livres, sac d'école, et dactylos. Bien-sûr, mes autres amis (gars et filles) étaient toujours prêts(es) à m'aider aussi ,mais lui, il semblait qu'il me servait pour son propre plaisir. Il était galant, c'était un jeune homme merveilleux et charmant. Il n'a jamais été très beau, mais je l'ai toujours trouvé séduisant. À la fin de cette année scolaire, j'étais tombée amoureuse de lui sans le savoir, sans le "vouloir". Je commençais à écrire quelques poèmes sur mes sentiments pour lui, mais personne ne savait que mes poèmes lui sont tous dédiés.

Après les vancances d'été, on s'est revu à l'école. Lui et moi, nous n'étions plus classés dans les même cours, mais nous nous croisions dans les corridors de l'école. Au début, après la rentrée scolaire, je sentais qu'il m'évitait un peu. J'étais un peu froisée, car je ne connaissais pas la raison pourquoi il voulait prendre des distances. Un jour, le 15 septembre 1996 très exactement, j'étais en train de bavarder avec des copines quand tout à coup, on m'apprenait qu'il sortait avec une entre elle. À l'instant même, je continuais à rigoler pourtant au fond de moi, j'ai reçu un pincement au coeur. Quelques jours après, il savait que j'étais au courant qu'il avait une "blonde" et comme que ça semblait à ne pas me déranger, il n'avait plus de raison à m'éviter. Très, très vite, nous sommes redevenus de bon amis comme avant. Mais voilà son erreur, une erreur qui m'était fatale après. Il aurait dû continuer à m'éviter et tout aurait fini là sans trop de dégat, mais le destin n'a pas voulu ainsi.

Plus le temps passait, plus notre amitié devenait solide, plus j'étais amoureuse. Pourtant, j'étais trop naïve, trop inoncente, pour savoir que à quel point je l'aimais. J'acceptais le fait qu'il aille une petite amie, car l'idée ne m'était pas venu d'être à lui, d'être sa "blonde". Le fait de le voir, de lui parler, de rire avec lui tous les jours, me plaisait déjà, je ne demandais pas plus. En fait, que m'importe si il avait une blonde, puisqu'il passait son temps avec moi. Presqu'à chaque jours, il venait me voir dans mes cours. On restait ensemble jusqu'à la cloche et il s'en aille en courant vers sa classe. C'était un époque merveilleux! J'avais cette habitude de me lancer dans ses bras chaque fois qu'il venait me voir. Que j'étais joyeuse ou triste, j'aillais à lui. Je trouvais refuge, sécurité et tendresse dans ses bras. Jamais il ne m'a repoussé, je me suis toujours demandée pourquoi.

J'avoue que par moment, je me sentais coupable envers sa blonde, je n'ai causé de problème entre leur vie de couple pourtant, je n'avais pas le force de m'éloigner de lui. J'avais honte aussi d'aimer, c'était comme si j'aimais un "homme marié". J'avais honte parce que c'est fou comment je l'aimais. Je me perdais dans son regard, dans ses sourires. Et mon corps vibrait de plaisir à chaque fois qu'il me faisait un câlin ou qu'il replaçait un mèche de cheveux qui me tombait au visage. Bien-sûre, ça jasait autour de nous. Les professeurs croyaient que je sortais avec lui puisqu'il venait si souvent me voir en début des cours. Une copine de la classe m'a même demandé pourquoi il était toujours avec moi alors qu'il avait une blonde. Je n'ai jamais su quoi répondre.

Pour rendre mon histoire bref, j'ai vécu dans ce bonheur pendant plus qu'un an et demi. Au milieu du mon secondaire IV, c'était le début de mon cauchemar. Il venait casser avec avec sa blonde. La rumeur circulait qu'il l'avait laissé parce qu'il aimait une autre. Idiote comme je l'étais, j'avais cru qu'il m'aimait, mais c'était une autre, une autre que moi. J'ai aussi découvert à quel point il était flirt, j'ai découvert que je n'étais pas le seule fille à qui il accordait cet attention spécial. J'étais déçue, horriblement déçue. Il était tant pour moi, il était tout pour moi et je me rendais compte que je n'étais pas grande chose pour lui. Ça m'a rendu folle, mes copines n'arrêtaient de me dire que je n'étais rien qu'un jeu pour lui. Elles m'ont fait ressenti que j'étais "utilisée" alors que j'aimais vraiment. Depuis ces jours-là, j'étais dégoûtée de moi-même. J'ai commencé à mal dans ma peau, j'ai commencé à faire des diètes même si je savais que j'étais maigre. Je ne dormais plus la nuit, je passais mes nuits à lui écrire des poèmes. Pendant ce temps-là, c'était l'enfer entre lui et moi, je piquais des crises de pleures au milieu de mes cours. J'étais toujours avec lui en tant qu'amie et petite soeur. (Je lui ai demandé d'être sa petite soeur, car je voulais avoir avec quelque importance à ses yeux. Je ne voulais pas être une de celle avec qui il flirtait.) Je souffrais à ses côtés et je souffrais encore plus quand il n'était pas là. J'aurais tué le premier qui venait dire du mal sur lui.

Un jour, je lui ai dis enfin dis que je l'aimais. Ce jour-là, c'était le jour de ma mort, jamais j'ai en aussi mal. Il s'est fâché contre moi et il m'a cruellement tué avec ses mots. Il m'a traité de menteuse, il disait que j'étais égoïste. Il avait dit que j'avais trahi sa confiance, que j'avais trahi notre amitié, que je l'avais trahi LUI. Il m'avait dit que je l'avais déçu. Tout cela pourquoi? Quel a été mon crime? Tout cela parce que je n'avais pas le courage ni l'occaision de lui avouer mon amour avant. C'était ridicule, maintenant, je sais qu'il avait tort ce jour-là pourtant je l'ai cru, je me sentais coupable à en mourir. J'avais mal, je m'haïssais... Ce jour-là, émotionellement, il m'a tué.

Tout aurait dû se finir là pourtant quelques jours après, il est venu me voir et on a fait la paix. Je n'ai pas eu la force à lui résister que il est venu s'excuser de m'avoir parler durement et me consoler. J'étais en ange, car j'étais encore plus proche de lui. Le soir, après l'école, il m'accompagnait à la maison. À l'école, je laissais tomber toutes mes amies pour être près de lui. Pour un certain temps, nous étions toujours ensemble mais c'était loin d'être le parfait bonheur. Son ex voulait le ravoir, ses autres "p'tites amies" étaient jalouses qu'il passait trop de temps.

Moi, qui étais si calme et si pacifique, je piquais des crises hystériques et des crises de jalousie à journée longue. J'étais insupportable, je perdais peu è peu tout mes amis, mais je m'en foutais. Avec lui, j'avais eu quelques chicanes à cause de ma jalousie. Mais on finissait toujours par faire la paix. j'avais mal, mais je ne pouvais plus vivre sans lui. Ma vie était ce chaos jusqu'à fin de mon secondaire. C'est fou à dire mais dans un sens, je sais qu'il m'aimait, il m'aimait comme qu'il aimait ses "autres filles". Il m'aimait comme si j'étais sa petite soeur, mais il ne m'aimait pas comme je l'aimais.

Lorsque le temps est venu de se quitter pour le Cégep, il m'a dit à quel point qu'il tenait à moi et qu'il ne voulait pas me perdre. Il voulait garder contact avec moi. Je lui ai écrit plusieures fois. Il a répondu juste à ma première lettre en disant à quel point qu'il était heureux de communiquer avec moi. Il était charmé par les poèmes que je lui ai écris, pourtant il finit par me laisser tomber sans me donner une explication.

Je n'allais pas au même Cégep que lui. Pourtant, durant ma première session au Cégep, j'ai sèché beaucoup de cours pour aller le voir à son Cégep. Je le cherchais, je l'espèrais, je l'attendais. car je ne pouvais vivre sans lui. Je l'attendais à sa case, je l'attendais à ses cours, parfois je le voyais, parfois non. Si on se voyait, on se parlait toujours, c'était toujours un bonheur d'être avec lui. Par la suite, j'avais appris qu'il a repris avec sa ex; c'était pour cela qu'il ignorait mes lettres. Je n'étais plus capable de me battre, je n'avais plus la force de lui courrir après pour sauver ce qui restait de notre amitié.

Depuis la fin du secondaire, ce qui fait déjà trois ans, je n'avais pas passé un jour sans penser à lui. J'ai essayé de l'oublier mais il y a rien à faire, il me hante. Parfois les souvenirs du passé me font rire, parfoir ils me font pleurer. Durant ces trois dernières années, je l'ai revu une ou deux fois dans la rue. Chaque fois, c'est le bonheur total, on se parle comme si on était les plus grands amis du monde. Chaque fois, je me sens si à l'aise avec lui, comme si il ne m'avait jamais blessé avant. Et chaque fois, il me chante la même chanson; il ne veut pas qu'on se quitte, il tient à moi et veut que l'on reste amis... Il me laisse ses coordonnées pour que je lui écrit et lui appelle. Quand je lui écris il ne me répond jamais. Comme toujours il ignore mes lettres et mes appels. Je ne le comprends plus, je ne sais plus ce qu'il sais plus ce qu'il veut.

Aujourd'hui, j'ai vingt ans. Je pense toujours à lui, mais j'ai enfin accepté de vivre sans lui, sans son amitié. La douleur est partie, mais il me manque toujours autant. J'ai connu un ou deux gars après lui, mais je ne suis toujours arrangée pour que ça soit un flirt éphémère. Je n'ai jamais aimé personne après lui et il m'est impossible d'imaginer qu'un jour j'aimerai un autre. Dernièrement, j'ai rencontré un homme. Il m'aime plus que personne ne m'a aimé. Il m'aime et tout son amour est pour moi, seulement pour moi. C'est vraiment magnifique d'être aimé ainsi. Pourtant je l'ai laissé tombé après notre première rencontre. Je ne sais pourquoi, cette rencontre, cette sortie était pourtant très romantique, mais je n'ai rien ressenti pour cet homme. Même quand j'étais dans ses bras et que je l'ai embrassé, je n'ai absolumment rien ressenti.

Je ne sais pas ce qui va m'arriver dans le futur, mais je sais qu'il ne sera jamais à moi, Lui, mon premier amour.

Je ne m'attends pas à ce que vous me donnez un remède spécial pour mes maux de coeur, pourtant vos opinions et conseilles me seront bienfaiteurs. Merci de votre attention.

Bonjour Chiquita,

Vous nous transmettez un témoignage profond et touchant d'une relation amicale/amoureuse de l'adolescence qui a laissé des traces durables en vous.

À l'école secondaire, ce garçon débutait, tout comme vous d'ailleurs, sa vie amoureuse. Les premiers pas sont souvent marqués par des maladresses, des cachotteries, des peurs .

Aujourd'hui, vous avez accepté de vivre sans lui et sans son amitié. Mais il subsiste toutefois un manque et une sorte de difficulté d'aimer un autre homme.

Lorsque quelqu'un nous marque à ce point-là, il y a de bonnes chances que ce soit dû à une situation de transfert. Autrement dit vous avez « transféré» sur ce garçon des attitudes, des émotions, qui vous appartiennent en propre et que vous éprouviez dans votre tendre enfance envers un parent ou une personne significative. Les transferts sont fréquents et nombreux, surtout dans le domaine amoureux, mais celui que vous nous rapportez est particulièrement intense.

Peut-être aimeriez-vous le travailler, l'explorer, un jour en thérapie afin de vous en libérer totalement. C'est une chose possible et réaliste si vous jugez que le jeu en vaut la chandelle.

Il arrive que certaines personnes que nous rencontrons dans notre vie (peu importe à quel âge) nous laissent une impression indélébile et nous marquent à tout jamais. Une fois parties, elles nous laissent des souvenirs. Et ces souvenirs sont très précieux, Chiquita, parce que ce que nous somme devenus aujourd'hui, c'est un peu grâce à eux. :o)

Bonnes pensées pour vous !

Bien à vous,

Georges-Henri Arenstein, Psychologue