Réponse à: CACAHUÈTE (fuir l'amour ?)

Surnom: CACAHUÈTE
Pays: Suisse
Âge: 24
Sexe: féminin

Bonsoir à tous!

Tout d'abord, je pense qu'on vous l'a déjà dit souvent, mais une fois de plus ne fait pas de mal: bravo pour ce que vous faites. C'est la 2ème question que je vous pose, mais pour tout avouer, j'ai toujours pas de réponses à la première... pas grave! Ensuite, je dois vous prévenir que j'écris de vrais romans, alors ça sera à qui a le courage de me lire...!!!

En fait, vous pourrez peut-être m'éclairer un peu, parce que là j'arrive à un stade où je me dis que la seule explication est que j'aie un blocage quelconque je ne sais où... Je vais "résumer" (je suis nulle pour ça!) très simplement:

24 ans, jeune fille de 1,81m (non, je ne fais pas du basket...), extravertie, entourée de beaucoup de gens, grande gueule (ça c'est pas moi qui le dit), souvent bout-en-train, pas vilaine et certains osent même dire que je suis très mignonne (oh les coquins...), MAIS... (et oui, car il y a tjs un mais): je fuie les hommes qui pourraient m'apporter tendresse, écoute, partage, etc... et je m'accroche à des types avec qui je sais que je n'ai absolument aucun avenir. Plus le mec m'apporte, plus je me détache, et plus il me fait marcher... plus je cours! Et pourtant je me "plainds" de ne jamais trouver un type assez ceci ou assez cela, alors que quand je pourrais en "avoir" (j'aime pas trop ce verbe, mais bon...)un, je le "jette" (celui-là non plus d'ailleurs, mais ça évite de me répéter...lol).

Au début je me disais que c'était une pure coïncidence, mais plus ça avance, plus je me dis que je dois avoir un problème à quelque part! J'en ai parlé avec une amie et elle me disait qu'elle ne comprenait pas pourquoi je ne trouvais pas enfin qn (parce qu'en 24 ans je n'ai jamais eu d'histoires vraiment sérieuses...), parce qu'elle m'estime énormément (et c'est d'ailleurs réciproque) et pense que c'est le monde à l'envers si moi je n'ai personne dans ma vie, moi qui suis (je cite...):"Si chou, gentille, et par-dessus le marché, vraiment pas bête..." (Moi j'veux bien la croire... ;o) Enfin voilà... j'ai retourné maintes et maintes fois la question "pourquoi" dans ma tête, mais même avec l'aide de mon amie, impossible de trouver une réponse logique.

Est-il possible que ça vienne de mon père? Mes parents se sont séparés alors que j'avais 14 ans, et je suis partie vivre avec ma mère. Jusqu'à il y a 3 ans, mon père et moi c'était la guerre froide, on se parlait à peine, je le détestais vraiment. J'avais l'impression que c'était un gros con qui ne savait que gueuler, mais je le jugeais avec des yeux d'enfant. Maintenant c'est différent, je l'accepte comme il est et arrête de lui mettre tous les tords dessus. Depuis, on s'entent vraiment bien et chose incroyable pour moi, il commence même de temps en temps à me dire qu'il m'aime... chose incroyable quand pendant 21 ans on vous a carrément renié!!!

Voilà, voilà, je vous avez prévenu que c'était un vrai roman... Mais ce problème commence vraiment à me peser, j'ai même penser aller voir un psy, parce que moi qui suis toujours d'une nature optimiste et gai, je commence à broyer du noir et me dire que je ne suis capable de rien, et surtout pas d'avoir une relation "normale" avec un homme. Faut toujours que je m'en ramasse (vu que je choisis les conna....). J'ai essayé de me

forcer à être avec un "gentil" (ça paraît ridicule dit comme ça...), mais c'est plus fort que moi. Si je me force, il finit pas me dégoûter...

Bon, je vous ai assez embêtés. Je pense que ce n'est pas la première fois que vous avez ce genre de question, et je ne suis sûrement pas la première à vous dire: "Svp, ne me balancez pas de réponses toute faite, j'ai besoin d'un p'tit coup d'pouce"... merci!

Et vous, prenez soin de vous... Bises à vous

Bonjour Cacahuète,

C'est vrai que vous êtes «chou, gentille et vraiment pas bête». Le ton de votre lettre me fait penser à une ado de 16 ans pleine d'humour et qui soupire parce qu'elle n'a pas de copain.

Bon, mais vous avez 24 ans et je vous crois.

Votre relation aux hommes semble problématique : vous fuyez les bons et vous attirez ceux avec lesquels il n'y a aucun avenir. Vous marchez, en quelque sorte, à l'envers de la façon habituelle et vous sabotez vous-même votre joie d'être dans une relation significative comme si vous aviez décidé que vous ne méritez pas ce type bien qui pourrait vous apporter tendresse, écoute, partage, etc. Oui, il y a un problème quelque part : votre estime personnelle.

Il est possible que ça vienne de votre père, comme vous dites, mais ce n'est qu'une partie de l'explication. Notre comportement n'est pas la conséquence directe d'une cause unique; elle est le plus souvent la résultante d'une conjonction de plusieurs facteurs. Ces facteurs ne sont pas repérables dans un court échange de correspondance comme le nôtre. Il reste que si votre père vous a renié pendant plus de 20 ans, c'est bien cette image de l'homme qui demeure dominante dans votre développement psycho-affectif. Elle ne prédispose pas, au départ, à une relation nourrissante.

Se pourrait-il aussi que l'intimité vous fasse peur ? Je vous avance ceci non comme une interprétation ou une explication, mais comme une piste de réflexion.

Vous avez pensé aller voir un psy . et qu'est devenu ce projet ? Il pourra sûrement vous aider à voir clair dans vos processus, dans vos mécanismes de défense, dans votre blocage. Devenir conscient d'abord, changer après, voilà le secret.

Merci pour vos gentils mots pour notre travail. Ils sont appréciés. Je vous fais la bise également et je vous souhaite le meilleur.

Bien à vous.

Georges-Henri Arenstein, Psychologue