Une analyse des études sur le sujet, publiée dans le Lancet Diabetes & Endocrinology, jette de sérieux doutes sur l'utilité des compléments de vitamine D pour protéger contre les maladies aigues et chroniques.
Il est bien connu que la vitamine D favorise l'absorption du calcium et la formation osseuse, mais des études observationnelles ont également suggéré un lien entre des niveaux insuffisants de vitamine D et de plus grands risques de nombreuses maladies aiguës et chroniques telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète et la maladie de Parkinson notamment.
Mais les études observationnelles ne montrent pas que les liens observés sont de cause à effet (d'autres facteurs pouvant expliquer ces liens). Afin de le déterminer, plusieurs études (essais) randomisées, dans lesquelles les participants sont assignés au hasard à prendre des compléments de vitamine D ou un placebo, ont été entreprises.
Philippe Autier de l'International Prevention Research Institute à Lyon et ses collègues ont analysé les données de 290 études observationnelles et 172 études randomisées publiées jusqu'en décembre 2012 portant sur les effets des niveaux de vitamine D sur la santé non-osseuse.
Les avantages de concentrations élevées de vitamine D dans les études observationnelles - incluant des risques réduits d'événements cardiovasculaires (jusqu'à 58%), de diabète (38%) et de cancer colorectal (34%) - n'ont pas été confirmés dans les essais randomisés. Des méta-analyses de ces récents essais ne montrent aucun bénéfice à augmenter les concentrations de vitamine D au moyen de compléments sur la présence de maladies, leur gravité ou leur évolution clinique.
Ce que cet écart suggère, selon le chercheur, est que des niveaux faibles de vitamine D seraient un marqueur (une conséquence) d'une détérioration de la santé plutôt que la cause. Les processus de vieillissement et d'inflammation impliqués dans la survenue de maladies réduiraient les concentrations de vitamine D, ce qui expliquerait pourquoi la carence en vitamine D est rapportée dans un large éventail de problèmes de santé.
Un éditorial du Lancet lié à cet article estime que de grands doutes sont jetés sur l’utilité de la vitamine D pour prévenir les maladies autres que osseuses. Les résultats d'autres grands essais randomisés, qui sont actuellement en cours, sont très attendus.
Psychomédia avec source: International Prevention Research Institute.
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