Pour Jeremy Rifkin, auteur de "Rêve américain, rêve européen" paru dans le Monde diplomatique, avril 2005, "l'Europe apparaît à une partie de la gauche américaine comme un immense espoir".
Il argumente que le rêve américain (liberté individuelle de réaliser des objectifs personnels) a des conséquences dévastatrices pour la population planétaire et que le rêve européen est plus compatible et propice au développement d'une « éthique personnelle de responsabilité à l’égard des vastes communautés de vie qui constituent la Terre".
Il compare des résultats de sondages américains et européens qui démontrent des différences importantes dans les valeurs et le mode de vie.
"Selon une enquête Pew menée en 2003, dans tous les pays européens, une importante majorité juge qu’il est « plus important que le gouvernement fasse en sorte que personne ne soit dans le besoin que de laisser les individus libres de poursuivre leurs objectifs sans ingérence gouvernementale ». De toutes les populations des pays riches du monde, les Américains sont les seuls à affirmer majoritairement - à 58 % - tenir davantage à la liberté de poursuivre leurs objectifs sans intervention du gouvernement ; 34 % seulement préféreraient que le gouvernement « prenne des mesures énergiques pour s’assurer que personne n’est dans le besoin ». De même, quand il s’agit d’étendre cette aide aux pauvres de pays étrangers, un sondage Gallup réalisé en 2002 révèle que près de 70 % de l’ensemble des Européens sont d’avis que l’on devrait aider davantage les pays pauvres, alors que près de la moitié de l’ensemble des Américains estiment que les pays riches donnent déjà trop.
(...) Les Européens travaillent pour vivre au lieu de vivre pour travailler. Bien que les emplois soient essentiels à leur existence, ils ne suffisent pas à la définir. Les Européens font passer l’accomplissement personnel, le capital social et la cohésion sociale avant leur carrière. Quand on les interroge sur les valeurs extrêmement ou très importantes pour eux, 95 % placent « aider les autres » en tête de leurs priorités ; 92 % jugent extrêmement ou très important d’apprécier les gens pour ce qu’ils sont, 84 % estiment très important de participer à la création d’une société meilleure, 79 % tiennent à accorder plus de temps et d’effort à leur développement personnel, alors que moins de la moitié (49 %) répondent qu’il est extrêmement ou très important pour eux de gagner beaucoup d’argent. Le succès financier arrive ainsi bon dernier des huit valeurs classées dans cette enquête."
PsychoMédia avec source:
Le Monde diplomatique