"Les gens qui cèdent régulièrement à l'appel nocturne du frigo pourraient mettre leur santé en péril
", suggère une étude canado-américaine publiée dans la revue Eating Behaviors.
Le syndrome de fringale nocturne (syndrome d'hyperphagie nocturne ou syndrome d'alimentation nocturne) touche 1 à 2% de la population et environ 10% des personnes obèses, précisent les chercheurs.
Le trouble, qui figure dans le DSM-5, la 5ième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (1), est caractérisé par l'ingestion de plus de 25% de l'apport calorique quotidien après le repas du soir ou par l'alimentation pendant la nuit 2 fois ou plus par semaine.
Les personnes atteintes ont souvent l'impression qu'il leur sera impossible de trouver le sommeil si elles ne mangent pas. Plusieurs d'entre elles ont des troubles du sommeil et n'ont pas faim le matin, ce qui peut se prolonger jusqu'en milieu de journée. Leurs cycles hormonaux qui régissent le sommeil et l'appétit sont déphasés de 1 à 12 heures.
Annette Gallant de l'Université de Laval (Québec) et ses collègues (2) ont mené cette étude avec 310 femmes et 305 hommes présentant un surplus de poids.
Plus l'indice de masse corporelle était élevé, plus les symptômes de fringale nocturne étaient prononcés. Chez les hommes, la sévérité du syndrome était en lien direct avec le tour de taille et le taux sanguin de triglycérides, deux facteurs de risques de maladie cardiovasculaire.
Par ailleurs, deux des principaux symptômes de ce trouble alimentaire – le besoin pressant de manger le soir ou la nuit et l'anorexie matinale – étaient plus marqués chez les participants atteints du syndrome métabolique.
La fringale nocturne est plus souvent présente chez les personnes qui ont un surpoids et celles qui ont une mauvaise santé métabolique, conclut la chercheuse. Il n'est pas encore déterminé si ce syndrome est la cause ou l'effet d'un dérèglement métabolique.
(1) Le syndrome d'alimentation nocturne (night eating syndrome) figure dans la catégorie résiduelle "autre trouble nutritionnel ou alimentaire spécifié" (other specified feeding or eating disorder) du DSM-5 .
(2) Vicky Drapeau, Angelo Tremblay, Kelly Allison, Marie Lambert, Jennifer O'Loughlin, Jennifer Lundgren.
Psychomédia avec source: Le Fil (Université Laval).
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