La Haute autorité française de santé (HAS) a publié, le 6 octobre 2015, une fiche pratique à l'intention des médecins traitants pour favoriser le diagnostic précoce du trouble bipolaire, éviter les complications et développer les échanges entre médecins généralistes et psychiatres sur cette maladie.
Le trouble bipolaire, indique la HAS dans son communiqué, est classé parmi les 10 pathologies les plus invalidantes selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Il « alterne des épisodes maniaques ou hypomaniaques (agitation, élévation de l’humeur, idées de grandeur) et des épisodes dépressifs avec des moments de rémission ».
Il débute généralement chez l’adolescent ou le jeune adulte et nécessite une prise en charge tout au long de la vie. Difficile à diagnostiquer, « il s’écoule en moyenne 10 ans entre son apparition et la mise en place d’un traitement adapté
», précise la HAS.
Il s'agit de « l’une des pathologies psychiatriques les plus graves, qui conduit à des tentatives de suicide : 1 malade sur 2 fera au moins une tentative de suicide dans sa vie et 15 % décèderont par suicide. En France, on estime qu’entre 1 et 2,5 % de la population est touchée par ce trouble, mais ce chiffre serait sous-évalué
».
Le diagnostic du trouble bipolaire est complexe pour différentes raisons. « Les épisodes dépressifs sont prédominants et plus nombreux tandis que les épisodes de manie - et surtout d’hypomanie - peuvent passer inaperçus pour le médecin comme pour le patient qui les subit. Il s’agit également d’une maladie qui débute précocement et qui peut être associée à d’autres pathologies psychiatriques (addictions, troubles anxieux, troubles des conduites, etc.) ou être confondue avec une schizophrénie par exemple.
»
Face à une dépression, il faut vérifier la possibilité de trouble bipolaire, recommande la HAS.
« Durant cette démarche, il faut s’employer à rechercher :
- d’éventuels antécédents d’hypomanie/manie passés inaperçus ;
des indicateurs de bipolarité :
- une survenue de dépression avant 25 ans,
- des antécédents familiaux de trouble bipolaire,
- un changement brutal dans le fonctionnement psychique,
- plus de 3 antécédents d’épisodes dépressifs,
- des symptômes dépressifs atypiques,
- des tentatives de suicide répétées
- ou encore une réaction anormale à un traitement antidépresseur. »
« En cas de suspicion, le médecin traitant doit réaliser un entretien et un examen cliniques pour établir un diagnostic, évaluer la sévérité du trouble bipolaire et le risque suicidaire. Selon l’urgence (cas d’un épisode maniaque ou risque élevé de suicide par exemple), une hospitalisation peut être envisagée. »
« Si le médecin traitant envisage l’existence d’un trouble bipolaire, il doit adresser le patient à un psychiatre afin de confirmer le diagnostic, prescrire le traitement adapté et mettre en place un suivi conjoint. (...)»
« Les troubles bipolaires débutent majoritairement dans les dernières années de l’adolescence entre 15 et 19 ans. Même si à cet âge les variations d’humeur peuvent être courantes et non pathologiques, il faut être attentif aux changements de comportements en rupture avec le fonctionnement habituel de l’adolescent (repli sur soi, décrochage scolaire, conduites à risque, prises de substances psychoactives,…). Par ailleurs, devant une tentative de suicide d’un adolescent ou d’un adulte jeune, il est impératif de rechercher un trouble bipolaire. Les épisodes mixtes (associant simultanément ou par alternance rapide les symptômes maniaques et dépressifs) durant lesquels le risque suicidaire est majeur sont en effet plus fréquents à cet âge. »
Fiche mémo et rapport d'élaboration sur le site de la HAS : Patient avec un trouble bipolaire : repérage et prise en charge initiale en premier recours.
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Trouble bipolaire : les bénéfices d'ajouter la psychothérapie à la médication
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Critères diagnostiques des troubles bipolaires de types I et II (DSM-5)
Pour plus d'informations sur les troubles bipolaires, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec source : HAS (communiqué).
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