Des médecins britanniques pensent que l'utilisation de certains médicaments pour prévenir les maladies chez les personnes âgées peut ne pas prolonger ou améliorer la vie.
Des médicaments comme les statines (médicaments anticholestérol tels que Tahor, Elisor, Zocor, Crestor, Lipitor, Elisor, ...) prescrites pour combattre les maladies cardiaques peuvent simplement changer la cause de décès pour le cancer ou la démence, avertissent-ils.
Environ 40 millions de prescriptions de statines sont rédigées en Grande-Bretagne annuellement, un chiffre qui est en augmentation. (En France, selon les derniers chiffres publiés par l'assurance-maladie, les statines occupent le deuxième rang des dépenses pharmaceutiques - 980 millions d'euros en 2006).
Mais les Drs Dee Mangin de Nouvelle-Zélande et Iona Heath de Londres se questionnent sur le fait qu'il n'y ait pas d'âge limite pour évaluer le risque de maladies cardiaques.
Une étude à grande échelle des statines chez des personnes âgées de 70 à 82 ans a montré que la maladie et les décès de maladies cardiaques ont diminué chez celles traitées avec Elisor (pravastatine) mais que dans l'ensemble il n'y avait pas de différence dans les taux de mortalité, les taux de cancer ayant augmenté.
Changer la cause de décès sans le consentement informé des patients n'est pas éthique, argumentent les chercheurs.
Des recherches précédentes ont montré que les gens ont beaucoup plus peur de mourir du cancer à cause de la souffrance ou de démence à cause de l'indignité que de maladie cardiaque.
L'argent devrait plutôt être dépensé sur des interventions qui soulagent véritablement la souffrance telles que les opérations pour la cataracte, les chirurgie de remplacement des articulations et les soins personnels pour les personnes souffrant de démence, considère Dr. Heath.
Selon le professeur Peter Weissberg, directeur médical de la British Heart Foundation, la prescription de statines aux personnes âgées devrait se faire selon le jugement médical et le consentement du patient plutôt que selon des objectifs prédéfinis.
Psychomédia avec sources: BBC News. Tous droits réservés