À la différence des autres traitements pour l'addiction à l'alcool, le médicament peut être utilisé sans être d'abord abstinent.
La moitié des participants recevait le Topamax alors que l'autre moitié recevait un placebo (produit inactif), chaque participant ne sachant lequel il recevait. Dans les deux groupes, les participants recevaient la visite d'un intervenant psychosocial pour les encourager à maintenir l'adhérence au traitement et à la médication.
Au début de la recherche, les participants prenaient en moyenne 11 consommations par jour et buvaient de façon très importante plus de 80% des journées pendant un mois. Ils s'abstenaient complètement environ 3 jours par mois.
À la fin de la recherche, ceux qui recevaient le médicament rapportaient boire de façon très importante 20% des jours. Ils prenaient en moyenne 3.5 consommations par jour et réussissaient à rester complètement sobres plus de la moitié du temps.
Dans le groupe de comparaison, les participants buvaient de façon très importante 40% des jours, prenaient en moyenne 6 consommations par jour et s'abstenaient de boire environ un tiers du temps, à la fin de la recherche.
Le Topamax fonctionne en bloquant la libération du neurotransmetteur dopamine (par le biais de l'inhibition des circuits glutaminergiques) qui contribue à la sensation de plaisir obtenu en buvant.
Les principaux effets secondaires étaient une paresthésie (dans 50% des cas contre 10% dans le groupe de comparaison), une altération du goût (23% contre 5%), une anorexie (20% contre 7%) et des problèmes de concentration (15% contre 3%).
Le taux de rechute après l'arrêt de la médication n'est pas connu car la recherche n'incluait pas un suivi au-delà de la période de traitement.
Le Topamax n'est pas approuvé actuellement par la FDA, l'autorité américaine de surveillance du médicament, pour cet usage mais est déjà utilisé de façon "off label" (prescription pour un usage non approuvé, qui est légale) pour cet usage selon l'auteur.
Un groupe de protection de consommateur, Public Citizen, a vivement protesté contre la façon dont les résultats de cette recherche ont été mis à la disposition des média, qui revient, à son avis, à faire la promotion d'une utilisation "off-label" d'un médicament. Alors que la prescription "off-label" par un médecin est légale, la promotion d'un tel usage par les compagnies pharmaceutiques ne l'est pas. Le groupe rappelle qu'un usage non approuvé peut éventuellement représenter des dangers.
Le Topamax (topiramate) est aussi parfois utilisé pour réduire l'envie de manger chez les gens dont l'obésité est due à l'hyperphagie.
Psychomédia avec sources : New Scientist, Medpage Today.
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