La Fédération française d'addictologie (FFA) réclame, dans un communiqué publié le 6 mai, la mise en place «dès que possible» d'une évaluation clinique du baclofène (Lioresal).
La promotion médiatique de ce médicament, après la publication en 2008 du livre «Le dernier verre» du cardiologue Olivier Ameisen qui raconte son expérimentation de ce médicament, a conduit à une augmentation significative des prescriptions hors AMM (hors des indications pour lesquelles l'autorisation de mise sur le marché a été accordée) pour le traitement de l’alcoolodépendance.
Ce médicament, un relaxant musculaire mis sur le marché en 1974, qui est indiqué pour combattre des contractures spastiques d'origine neurologique (ex. dans la sclérose en plaques), rendrait plus ou moins indifférent à alcool lorsqu'il est administré à très forte dose (2 à 4 fois la posologie habituelle).
Les études scientifiques actuellement disponibles ne permettent pas d’en valider l’utilisation en routine dans cette indication, en particulier en ce qui concerne le rapport efficacité/tolérance, l’intervalle de prise optimal, le profil éventuel des patients répondeurs, indique la FFA… Des études récentes montrent des résultats contrastés pour le traitement de l'alcoolisme et une toxicité importante à forte dose, indiquait l'Inserm en février dernier.
La fédération souligne l’insuffisance de la recherche en addictologie et rappelle que, concernant la problématique complexe des conduites addictives, il faut se garder des tentations de recourir à des thérapeutiques « magiques » et que les traitements médicamenteux ne peuvent résumer, à eux seuls, l’intervention addictologique.
"Le problème n'est pas tant d'avoir une vie sans alcool que de trouver un nouvel équilibre dans sa vie, sans alcool. Or ce n'est pas et ce ne sera jamais possible avec une simple prescription médicamenteuse. Il faut remplacer la dépendance à l'alcool, néfaste, par d'autres dépendances plus positives (sport, loisirs, musique, etc.) en fonction des centres d'intérêt de chacun", expliquait le Pr Patrice Couzigou (médecin hépato-gastro-entérologue, CHU de Bordeaux) au Figaro en mars 2010. Quant au médicament, il ne peut apporter qu'une aide supplémentaire.La Fédération Française d’Addictologie a pour but l’étude, l’enseignement, la formation et la recherche dans les différents domaines des addictions, ainsi que le développement des structures médico-sociales de prévention, de soins et de réadaptation dans ces domaines. Elle réunit la plupart des associations professionnelles intervenant dans les champs des addictions (alcoologie, tabacologie, interventions en toxicomanie).
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